C’est un entraîneur du TP Mazembe très déçu qui s’est adressé à la presse vendredi 21 septembre 2018 à Lubumbashi, après l’élimination en 1/8ème de finale des champions en titre de la CAF. « C’est une année blanche sur le plan continental (…) assumons cet échec et restons ouverts aux reproches. Ce n’est pas l’histoire de Pamphile Mihayo qui s’écrit mais celle du TP Mazembe … », a notamment déclaré le natif de Lubumbashi, âgé seulement de 42 ans. Et qui ne se nourrit pas que de projets footballistiques. L’entraîneur des corbeaux, sans doute fort de la popularité du club lushois auquel il a consacré toute sa vie jusque-là, a postulé aux élections législatives prévues le 23 décembre 2018. Pamphile Mihayo Kazembe s’est inscrit sur les listes de l’Alliance des Mouvements du Kongo (AMK), une plateforme de l’opposition katumbiste dirigée par André-Claudel Lubaya. L’entraîneur du TP Mazembe postulera dans la circonscription de sa ville natale de Lubumbashi qui compte 15 sièges.
Pamphile Mihayo confirme ainsi l’orientation très politique donnée à la plus capée des formations footballistiques de la RD Congo. Pour le meilleur et pour le pire. Aux élections provinciales avortées de 2015, Moïse Katumbi, le président du team noir et blanc, avait alors lancé un certain nombre d’athlètes de l’équipe dans la compétition … politique en les faisant inscrire sur les listes électorales. On n’avait compté Pamphile Mihayo, certes, mais également des athlètes adulés du public sportif comme l’ancien gardien de but de l’équipe nationale et du TPM, Robert Kidiaba Muteba. Ce n’était pas le dernier des exploits politico-sportifs du dernier gouverneur de l’ex Katanga qui a aussi converti les ultra du TPM surnommés « 100 % Katumbi » en milices très agressives. Dans une de ses mémorables lettres ouvertes dénonçant les méfaits de l’alors trop puissant gouverneur du Katanga, Jean-Claude Muyambo rapporte que ce sont ces « 100 % Katumbi » qui ont entraîné le décès inopiné de l’inventeur rd congolais de spiritueux de renommée mondiale, Kabasele Mwamba. En mettant à sac sa propriété minière, que le chairman mazémbien convoitait dans la région.
S’il n’a pas eu le temps de se doter de ses « 100 % Lubaya », l’ancien gouverneur de l’ex Kasai Occidental passé par l’UNC de Vital Kamerhe s’est néanmoins assuré de candidatures-vedettes pour les scrutins de décembre prochain. Dans la province du Haut-Lomami, l’AMK aligne ainsi Huit Mulongo, un professeur d’université aux allures d’artiste de musique, assez connu de l’opinion. En Ituri, c’est son collègue député connu pour ses diatribes anti-gouvernementales, Grégoire Lusenge, que la plateforme katumbiste aligne. Autant qu’à l’Equateur, où l’ancien DG de la Direction Générale des Contributions, Sam Bokolombe, compte parmi ses (rares il est vrai dans cette partie du pays) candidats. Ainsi que Liévain Lenga.
C’est dans les 4 circonscriptions de la capitale rd congolaise que Claudel Lubaya et son Alliance des Mouvements du Kongo fait le plein des candidats qui flirtent déjà avec l’opinion en alignant une cascade de journalistes et communicateurs. On retrouve ainsi sur les listes de la plateforme katumbiste dans la capitale, Laurent Onyemba, Christelle Mvuanga, Chérubin Okende, Edouard Kiaku Mbuta, Jean-Baptiste Bomanza, Jacky Ndala, Daniel Nsafu, Paul Diakese …
Reste à convertir la prose débitée sur les antennes des radios et devant les caméras des télévisions en votes exprimés.
J.N.