La Commission Electorale Indépendante (CENI) procède depuis lundi 3 septembre 2018 à l’affichage des listes provisoires des électeurs dans les sites de votre à travers la RD Congo. L’opération, qui met en jeu quelque 40.000 listes consiste également en la publication des listes des radiés du fichier électoral, notamment pour enrôlement multiple. Selon le communiqué publié à cet effet par l’administration électorale rd congolaise, le 3 septembre 2018, « tout candidat et tout parti ou regroupement politique et invité à consulter les listes affichées sur le site web (www.ceni.cd) et dans le ressort des Antennes de la CENI ». Mais aussi, que « dans les trente (30) jours qui suivent l’affichage, il est soumis au préposé de la Commission Electorale Nationale Indépendante, dans le ressort de chaque Antenne, toutes les réclamations éventuelles portant sur l’omission, la mauvaise affectation du nom d’un électeur au Centre de vote, la présence des étrangers, des policiers, des militaires ou des enfants mineurs ».
Plusieurs jours après le lancement de l’opération d’affichage des listes des inscrits au rôle électoral, c’est le silence complet, ou presque, de la part des acteurs politiques et autres parties prenantes au processus électoral en cours. Tout ce beau monde avait, pourtant, fait de la question des enrôlés sans empreintes digitales, pourtant autorisée par la loi électorale pour ne pas exclure une catégorie des rd congolais des scrutins, le principal casus belli des joutes du 23 décembre prochain. Il n’est pas d’opposant qui n’ait pas soupçonné et accusé la CENI de préparer une fraude massive en raison des 16,6 % d’électeurs enrôlés sans empreintes digitales figurant sur le fichier électoral. Même les évêques catholiques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), qui campent résolument dans les rangs de l’opposition politique en RD Congo, se sont mêlés de la danse. Dans une communication par vidéo-conférence au Conseil de sécurité des Nations-Unies, fin août 2018, Mgr Marcel Uthembi stigmatisait encore la présence d’inscrits sans empreintes digitales sur les listes électorales appelait la CENI à publier ses registres. C’est chose faite, l’opinion n’attend plus que la dénonciation de la cascade des fictifs supposés de la CENI.
Seul parti politique conséquent en rapport avec l’affichage des listes d’enrôles, l’UDPS/Tshisekedi de Félix Tshilombo. Dans une correspondance, le 1er septembre 2018, Jacquemin Shabani qui dirige la Commission Electorale Permanente de ce parti a appelé ses mandataires à la vigilance et à transmettre un rapport détaillé de leurs observations après analyse des listes affichées.
Ailleurs, c’est le silence des … fictifs. Surtout à l’Ecidé (Engagement Citoyen pour le Développement) de Martin Fayulu Madidi. Le candidat à la prochaine présidentielle (et aux législatives) pour le compte de la Dynamique de l’opposition politique avait pourtant tempêté avec véhémence contre l’enrôlement de 700.000 électeurs, tous des fictifs selon lui. Et tiré à boulets de canon sur l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui avait publié un rapport d’audit déclarant le fichier électoral rd congolais « inclusif, exhaustif et actualisé, mais perfectible ».
Le 28 mai 2018, Fayulu montait sur ses grands chevaux, reprochant aux experts de l’OIF de se frotter les mains avec 16,6 % de personnes sans identités, soit 6.700.000 électeurs sans empreintes digitales. Ce faisant, l’opposant rd congolais menait proprement l’opinion en bateau, en fait. Parce qu’un enrôlé sans empreintes digitales n’est pas un enrôlé sans identité. Au cours de diverses prestations publiques, l’administration électorale a expliqué que les empreintes digitales comptaient parmi de nombreux autres éléments d’identification d’un électeur, dont la photo d’identité peut être considérée comme la principale. Rien n’y a fait.
Depuis le lancement de l’opération d’affichage des listes électorales, c’est le silence des fictifs dans le chef de Martin Fayulu. 6.700.000 faux électeurs, cela ne devrait pas passer inaperçu, pourtant. Les enrôlés fictifs de Martin Fayulu, c’était de la fiction.
J.N.