L’exploitation du gaz méthane du lac Kivu en vue de l’électrification des territoires et des villes de l’Est de la RDC est en encore en projet, mais le gouvernorat du Sud-kivu veut aussi explorer d’autres sources d’énergies renouvelables, les hydroliennes.
En pratique, l’hydrolienne est une turbine hydraulique (sous-marine ou à flots) qui utilise l’énergie cinétique des courants marins ou fluviaux, comme une éolienne utilise l’énergie cinétique du vent. La turbine de l’hydrolienne permet, en effet, la transformation de l’énergie cinétique de l’eau en mouvement en énergie mécanique qui peut alors être convertie en énergie électrique par un alternateur.
Et le gouverneur de la province, Nyamugabo dit disposer les moyens financiers pour son ambitieux projet. Le Sud-Kivu a, en effet, son budget d’investissements lui versé par le gouvernement central. Le Gouv n’avance pas des montants mais dit pouvoir financer des travaux « d’installation, repli-chantier, installation électrique, etc., des hydroliennes» à condition que l’entreprise qui remportera le marché soit enregistrée par la Société nationale d’électricité, SNEL, et produise des preuves de réalisation de deux marchés similaires ces 5 dernières années.
Même si la technique de l’hydrolienne accuse encore des faiblesses. En juillet 2018, la firme française Naval Énergie a annoncé la fin de ses investissements dans l’hydrolien et concentrera désormais ses activités sur l’éolien flottant. Cette filiale de Naval Group avait investi 250 millions d’euros dans l’hydrolien depuis 2008 et venait juste d’inaugurer le 14 juin 2018 l’usine de Cherbourg dédiée à l’assemblage des turbines hydroliennes.
Le projet d’installation d’hydrolienne n’est pas, non plus, sans risque écologique quelle que soit la technicité utilisée selon le Centre européen de l’énergie marine. Voilà qui pourrait davantage susciter les courroux de la communauté internationale déjà opposée au projet d’ouverture partielle de parcs de Virunga et de la Salonga à l’exploitation pétrolière. Par exemple, pour éviter le développement de la végétation subaquatique et organismes susceptibles de s’encroûter sur l’hydrolienne, l’on recourt régulièrement à un « antifouling ». Il s’agit, de produits toxiques pour la faune et la flore marine. Affaire à suivre.
POLD LEVI.