Application des mesures de décrispation politique ! L’expression est sur toutes les lèvres … parmi les représentants de ceux que l’on nomme « la communauté internationale », mais aussi, contre toute attente, chez certains rd congolais. Surtout dans les rangs des radicaux de l’opposition et parmi les animateurs de ces organisations antiétatiques qui pullulent sous l’appellation d’Organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme. En RD Congo, la décrispation politique ne signifie nullement l’atténuation de quelque tension politique que ce soit, puisqu’il n’y en a pas en réalité. Ce qu’il y a, ce sont des acteurs politiques en délicatesse avec les lois de la République. Et qui tentent d’en imposer une application sélective avec le soutien de puissances étrangères désireuses d’imprimer leurs marques aux problèmes politiques internes au pays.
Plus concrètement, la décrispation politique, c’est une lourde exhortation à l’assouplissement des lois relatives à la participation aux élections de décembre 2018, précisément à la présidentielle fixée au 23 décembre 2018. Pour condamnation et poursuites judiciaires dans son pays, le candidat adoubé par certains pays occidentaux, Moïse Katumbi Chapwe, n’est pas éligible. C’est connu depuis plusieurs années, puisque le principe de la perte des droits civiques par tout individu condamné par les cours et tribunaux de son pays, voire par les instances judiciaires internationales auxquelles la RD Congo est partie prenante, est quasi universel. « Un délinquant est interdit de vote parce qu’il élirait un autre délinquant, par exemple », explique laconiquement au Maximum un juriste de l’université de Kinshasa. Et cela est valable dans tous les Etats civilisés du monde, avance-t-on encore.
Mais en RD Congo, des pressions jaillissent de toutes parts qui exhortent à relativiser ce principe universellement admis. Des pressions pour entraver ou modifier la loi électorale nationale donc, qui sont malheureusement assumées par de prétendus intellectuels, qui se recrutent dans les rangs de l’opposition politique ou oeuvrent dans les organisations dites non-gouvernementales. Cependant qu’ailleurs à travers le monde, les nations dites civilisées et de veille démocratie, comme on a coutume de les qualifier, s’engagent hardiment dans le renforcement de leurs arsenaux judiciaires relatifs aux élections.
Aux Etats-Unis d’Amérique, où le problème des ingérences russes dans la campagne électorale pour la présidentielle 2016 n’a pas encore fini de révéler ses dessous et de faire des victimes dans la classe politique, le Congrès s’active même à améliorer la législation relative au caractère souverain des élections. En alourdissant sensiblement les peines encourues par quiconque, Etat ou individu, oserait se mêler du processus du choix de leurs dirigeants par les Américains. Le 13 juin 2018, les sénateurs Américains, démocrates et républicains, se sont mis d’accord sur un train de sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine, accusé d’interférence dans la campagne présidentielle américaine. 24 heures plus tard, les sénateurs se prononçaient à une majorité de 91 voix contre 2 pour une salve de sanctions antirusses, assortie de mesures pour empêcher l’actuel locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, de l’atténuer, même s’il le désirait.
Curieusement, c’est une démarche contraire qui est dictée à la RD Congo où quasiment tous (y compris même certains acteurs congolais inconséquents) conspirent pour entretenir des soupapes d’interférences dans les élections nationales en faveur des puissances dites occidentales. Deux poids, deux mesures dictés par des pulsions néocolonialistes et racistes.
J.N.