La saga katumbiste de Kasumbalesa le 3 août 2018 s’est poursuivie tant bien que mal, ci et là, jusque lundi 5 août dans la journée. A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga d’où devaient déferler les fanatiques de l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga, ses partisans ont tenté d’organiser un soulèvement populaire que la police, aidée par ceux des lushois qui n’adhèrent pas au schéma de la terre brûlée des ténors du G7 dans la région, a réussi à étouffer dans l’œuf.
C’est dès le milieu de l’avant-midi que des « lanceurs d’alerte » à l’évidence stipendiés ont fait état de troubles à Lubumbashi, assurant que la capitale cuprifère était plongée dans une quasi rébellion. La stratégie, un peu trop usutée en RD Congo, consiste ainsi à aggraver la situation sécuritaire, mais elle a échoué. Parce que dans l’heure qui a suivi, des démentis ont fusé de toutes parts, témoignant du déroulement normal de la vie à Lubumbashi. Renseignements pris, ce sont des inciviques identifiés d’après leur appartenance au parti politique de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, qui avaient entrepris de troubler la quiétude à Lubumbashi, brûlant des pneus sur la voie publique dès 4 heures du matin et incendiant certains marchés publics pour dissuader les lushois de se rendre à leurs lieux de négoce habituels.
Dans la journée, une manifestation politique a été organisée par l’UNADEF Mwando, et dirigée par Christian Mwando. A la tête d’une escouade des sympathisantes du parti politique du défunt patriarche katangais de Kalemie, Christian Mwando a battu le pavé de sa résidence jusqu’aux portes du centre des affaires à Lubumbashi avant que la police ne disperse tout ce beau monde. La cavalcade qui se dirigeait vers le gouvernorat de province a été dispersée à l’aide de grenades lacrymogènes à la hauteur de l’avenue Biayi, selon des sources locales.
Dans le quartier Taba, entre les communes de la Kenya et Kapemba, et vers la place de la gare, la police a été contrainte d’user de tirs de sommation pour disperser des casseurs encadrés par la direction provinciale du G7, qui entendaient exiger le retour au pays de Moïse Katumbi Chapwe. Ils répondaient ainsi à un appel à la mobilisation lancé la veille pour protester contre la prétendue interdiction de retourner au pays imposé à leur leader.
Tout est rapidement revenu à l’ordre cependant, d’autant plus que le gouverneur de la province du Haut Katanga, Pande Kapopo, a pour sa part entrepris de parcourir les artères de la capitale cuprifère rd congolaise à la tête d’une impressionnante cohorte de lushois hostiles à la perturbation de la paix dans leur ville.
Les observateurs interrogés par Le Maximum à Lubumbashi sont d’avis qu’avec ce nouvel échec, les katumbistes devraient renoncer définitivement à la stratégie de l’insurrection populaire tentée le 3 août à Kasumbalesa et le 5 du même mois à Lubumbashi.
J.N.