Projets sans financement, coûts des projets contradictoires d’un document à un autre, subvention réduite en peau de chagrin pour l’OVD et l’Office des routes… les ITPR sont en quasi marasme à mi-exercice 2018.
La politique du gouvernement dans le secteur des infrastructures et travaux publics, pour la période 2018-2020, vise à développer un système intégré de transport multimodal performant, à construire, réhabiliter et rentabiliser les routes d’intérêt général et des voiries urbaines et à aménager des espaces ainsi qu’assainir les bâtiments et édifices publics. Le gouvernement s’est, en effet, engagé à construire et réhabiliter des routes d’intérêt général dans les villes de Matadi, Kindu, Bukavu, Mbandaka, Kikwit et Kalemie. Il envisage également de poursuivre le projet de construction des logements sociaux.
Mais selon les experts du ministère du Budget, les ITPR accusent un gap de plus de 226 milliards de FC pour réaliser des projets à l’horizon 2020. Par ailleurs les ITPR ne disposent pas d’un document de stratégies sectorielles sur lesquelles devraient se fonder les projets suscités. « L’absence d’un document de politique sectorielle aux ITPR ne favorise pas la Gestion axée sur les résultats qui est la condition sine qua non pour le basculement vers le budget programme prévu en 2019 », lit-on dans un rapport de REGED, Réseau Gouvernance Economique et Démocratie. Il se constate, par ailleurs, la baisse du budget des ITPR de 14% en 2017 à 4,5% en 2018. La grande partie de cette enveloppe, soit 52%, provient des ressources extérieures. «Le fait que le budget 2018 des ITPR soit largement tributaire des partenaires techniques et financiers constitue un risque de non-exécution au cas où les partenaires ne libéraient pas les fonds prévus. Aussi faut-il renseigner que le taux d’exécution de la rubrique investissement sur ressources extérieures est resté faible soit 2,6% en 2017», commente cet expert de l’Observatoire de la dépense publique.
Dans la rubrique «Subvention aux organismes auxiliaires », force est de constater qu’une très faible allocation (0,3%) est accordée aux services techniques du Ministère : le Bureau d’études et aménagement urbain, BEAU, l’Office des Routes, OR, l’Office des voiries et drainage, OVD, le Bureau technique de contrôle, BTC. Conclusion du REGED, la modicité du budget alloué aux ITPR ne permet pas aux services sectoriels de réaliser les actions prévues. Par ailleurs, d’autres projets du gouvernement dans le domaine du génie civil accusent des contradictions sur le plan de leur financement. Le gouvernement s’est engagé à construire deux ponts courant 2018, « Iyanza-Bazimba » et «Mbongo/Nzalimboka » au coût de 350.000.000 FC chacun, indique le document « Annexe explicative d’analyse des prévisions des dépenses du projet de loi de finances 2018 ».
Mais dans le « CBMT, Cadre Budgétaire à Moyen Terme 2018 – 2020 », seul le projet « Iyanza-Bazimba » est repris pour un coût de 700.000.000FC. Les crédits prévus sur la ligne « construction des routes et pistes, aéroports, ports et rails » évalués à 475.000.000 FC, soit 245 000 dollars, non seulement ils n’ont pas encore connu un début de décaissement mais en plus, ils ne cadrent pas avec le principe de gestion axée sur les résultats car trop modiques, notent des experts. Si le Gouvernement exprime dans le CBMT la volonté de poursuivre à travers les ITPR le projet de construction des logements sociaux, la Société Civile constate cependant qu’aucune ligne budgétaire n’est prévue pour financer cette politique. Le budget accordé aux Infrastructures, travaux publics et reconstruction, soit 402.045.884.276 FC, ne représente que 42% des besoins réels sollicités par le ministère qui sont de l’ordre de l’ordre de 951.948.440.499 FC. Le gouvernement r-dcongolais aura donc, en réalité, arrêté un budget des moyens plutôt que des résultats. Ce qui lui fait prêter le flanc aux accusations de désinvolture dans l’élaboration budgétaire. Aucune province n’est prise en compte dans la rubrique « investissement sur transfert aux provinces et ETD » en dehors de la province du Haut Katanga. Pourtant dans le CBMT, le gouvernement assure vouloir construire et réhabiliter des routes d’intérêt général dans les villes de Matadi, Kindu, Bukavu, Mbandaka, Kikwit et Kalemie.
POLD LEVI