Le discours du président Kabila sur l’Etat de la Nation, le 19 juillet 2018, a replongé les radicaux de l’opposition dans un désarroi plus que perceptible. Outre la pétition désespérée annoncée par une nouvelle plateforme politique, la DCUD, qui a jeté son dévolu sur le Cardinal archevêque de Kinshasa pour une présidence sans élections, les représentants des partis politiques les plus en vue chez les radicaux ont fini par rendre une réaction commune.
Contre la ferme détermination du président de la République à emmener tout le monde aux urnes aux dates prévues et à respecter le prescrit de la constitution comme promis (et non pas de l’Accord politique du 31 décembre 2016 auquel Joseph Kabila n’a fait aucune allusion, pas obligatoirement), les opposants opposent le recours à l’article 64 de la même constitution, appelant ainsi les rd congolais à se lever contre ce qu’ils présentent comme une nouvelle “dictature”. A quelques heures de l’ouverture des bureaux d’enregistrement des candidatures des députés nationaux et des candidats au top job en RD Congo, l’appel ressemble à une “farce opposante” de plus. « L’opposition appelle le peuple congolais à mettre fin à la passion criminelle de Joseph Kabila pour le Congo qui précipite le pays vers le chaos et à faire obstacle par tous les moyens y compris le recours à l’article 64 contre toute tentative de se maintenir au pouvoir en violation de la constitution et d’instaurer une nouvelle dictature dans notre pays », a déclaré en substance le katumbiste Delly Sessanga, lundi 23 juillet 2018 à Kinshasa.
Pour faire bonne posture, la déclaration commune de l’UDPS/Tshisekedi, de l’UNC/Kamerhe, du MLC de Jean-Pierre Bemba et de la Dynamique de l’opposition (Fayulu, en fait) exige, après avoir déposé les listes des candidats aux provinciales où 18.000 candidatures ont été enregistrées, selon la CENI : un fichier électoral fiable, le rejet de la machine à voter, la libération des prisonniers emblématiques et le retour des exilés, le remplacement du délégué de l’UDPS à la CENI.
Des exigences intenables, qui ne font même pas l’unanimité parmi ces opposants eux-mêmes. Comme cette exigence de remplacement du délégué de l’UDPS à la CENI, au sujet de laquelle la secrétaire générale du MLC soutenait il y a quelques jours encore que l’obstacle au remplacement de Jean-Marie Kalamba était interne à ce parti politique.
C’est une opposition en parfait désarroi qui a presté lundi 23 juillet 2018 à Kinshasa. Sans améliorer sa côte de popularité dans l’opinion nationale, loin s’en faut.
J.N.