En date du 1er juillet 2018, a été porté sur les fonts baptismaux le Front Commun pour le Congo, FCC en sigle. Le dernier né des regroupements politiques congolais se présente comme le lieu d’expression et l’instrument des actions de ceux qui ont décidé d’adhérer à la politique d’ouverture du Chef de l’Etat, Joseph KABILA, en vue de raffermir l’unité nationale et de faire échec aux tenants de la balkanisation du pays.
Au départ de l’action, le FCC avait réuni en son sein le PPRD, les partis de la Majorité Présidentielle, la branche progressiste du PALU et les partis politiques qui, depuis les Accords de la Cité de l’U.A. et de la Saint Sylvestre, expérimentent au quotidien le leadership de Joseph Kabila Kabange. L’ouverture politique proposée prend rapidement de l’ampleur. Il faut croire qu’une bonne partie de la classe politique congolaise ayant constaté, au plus près, la qualité de serviteur de la nation de Joseph Kabila, a pris conscience qu’il était temps de cesser de se tenir en dehors du service de la République et, de se mettre ensemble, d’apporter sa pierre à l’édifice afin de contribuer concrètement à la résolution de nos problèmes.
Aujourd’hui, le Front Commun pour le Congo est devenu un véritable phénomène politique. Il ne se passe aucun jour sans que des personnalités politiques, des intellectuels, des mouvements associatifs, des églises et autres regroupements représentatifs de la société congolaise, n’en approchent les responsables pour prendre des renseignements ou pour y adhérer.
Force est de constater que le FCC n’est pas une organisation mise en place à partir des aprioris. La formation de ce front n’est pas le produit spontané des vagues promesses ou d’une quelconque rêverie. Ce rassemblement pragmatique arrive comme la conséquence d’une expérience de gestion du pouvoir réellement vécue ou observée de près. C’est dire que les signataires du contrat politique du 1er juillet 2018 ont apposé leurs paraphes en âme et conscience, en toute connaissance de cause, qui plus est, en étant convaincus du rôle fédérateur et dynamisant du président Kabila.
Le FCC est donc une réponse réfléchie et élaborée à la situation politique, économique et sociale de notre pays. Dans l’exercice quotidien de leurs fonctions, les initiateurs du FCC ont constaté que, aujourd’hui plus que hier, la RDC est l’objet de convoitises qui ne se dissimilent plus. Les envieux et prédateurs, nous méprisant par ailleurs, ne cachent plus l’objectif de leur démarche : dominer la RDC pour la disloquer. Nous avons vu des gouvernements étrangers, sans le moindre scrupule, prendre position sur ce que devrait être la gouvernance de la RDC et la composition de son équipe dirigeante. On est venu nous convaincre à Kinshasa que nous devrions, pour gagner la paix, accepter de partager nos ressources. Nous avons entendu des puissants opérateurs miniers internationaux contester au Gouvernement congolais le droit de tirer avantage des superprofits attendus de la hausse des cours de nos matières premières, notamment du cobalt. Qui ne se souvient pas des ONG Internationales, foulant au pied notre souveraineté, qui voulaient gérer directement la collecte à l’étranger et la distribution sur le territoire congolais de l’aide humanitaire ? Dans un réflexe corporatiste malsain, dont la compréhension n’exige aucune psychanalyse spéciale, le monde des affaires a, depuis Bruxelles ou Paris, jeté son dévolu sur un commerçant-opérateur minier, ancien gouverneur du Katanga, pour le placer à la tête de la République Démocratique du Congo. L’existence du projet de prise de contrôle de la RDC par l’étranger est donc incontestable, elle s’avère un risque évidant. La dignité impose que l’on s’y oppose fermement pour barrer la route au funeste dessein sus-évoqué. Le FCC n’est donc pas une union fortuite et aveugle des politiciens, il constitue une réponse, une parade à un complot. Ainsi, l’un de ses principaux combats est de conserver le pouvoir entre les mains de ceux qui veulent que les richesses du Congo servent en priorité aux Congolais.
Le FCC est certes l’instrument politique de la sauvegarde des intérêts des Congolais, mais sa fonction ne se limite pas à la protection du bien-être matériel de nos compatriotes. Il cherche également à rassembler tous ceux qui considèrent que l’idéal souverainiste des pères de l’indépendance doit être maintenu, ravivé et même approfondi.
En effet, abandonner la gouvernance de la RDC entre les mains des valets de la haute finance internationale serait trahir l’option de dignité et d’autodétermination prise, depuis 1959, par les fondateurs de la Nation congolaise. Le souverainisme est donc la source philosophique de cette union des patriotes.
Le souverainisme se réfère au besoin que ressent légitimement chaque peuple, de se sentir reconnu, respecté et libre d’organiser ses institutions selon son propre vouloir. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes constitue l’un des fondements de la Charte des Nations Unies.
Quelquefois la sensibilité que montrent les dirigeants congolais dans l’expression de leur volonté d’auto-détermination crée dans certains esprits une confusion qu’il importe de dissiper. Les souverainistes ne prêchent pas l’isolationnisme. Ils n’affichent pas la prétention de se croire capables de solutionner seuls tous les problèmes, sans l’aide de quiconque. Le souverainisme, c’est seulement cette détermination à refuser de voir une partie de sa vie nationale d’aujourd’hui ou une part de son avenir être conçue et dirigée par une autorité extérieure. C’est pour nous une question de dignité.
Fruit de l’expérience d’un travail en commun, moyen d’empêcher le pillage des richesses nationales, instrument d’affirmation de notre souveraineté, le Front Commun pour le Congo se veut également porteur des principales valeurs que les patriotes congolais énoncent depuis le combat de Patrice Lumumba.
Au premier rang de ces valeurs, il faut rappeler la notion de la préservation et de la consolidation de l’unité nationale dans une cohésion librement consentie. À ceci vient s’ajouter l’impérieuse nécessité et l’urgence d’accroître la richesse nationale, tout en prenant soin de veiller à une meilleure répartition sociale des résultats des progrès réalisés.
La base idéologique du FCC ne s’arrête pas là. Cette coalition se veut également héritière de toutes les valeurs essentielles de la démocratie moderne, notamment la soumission aux règles de l’État de droit, l’attachement à la promotion et au respect des Droits Humains, le respect des libertés fondamentales, le principe du choix périodique et régulier des dirigeants ainsi que celui de la séparation des pouvoirs.
Ainsi, le FCC ne saurait se réduire à un simple conglomérat de politiciens organisés uniquement autour de la volonté de garder le pouvoir pendant un certain temps.
Le FCC est né pour barrer la route aux valets des étrangers. Il est le rassemblement des patriotes démocrates opposés à la balkanisation du pays, à la vente à vil prix de ses ressources et à l’aliénation de certaines parties de son territoire. On ne saurait douter un seul instant que quiconque adhère au FCC le fait en âme et conscience, sur la base d’une idée force expressément exprimée, qui consiste, pour l’essentiel, à s’unir autour des valeurs que sont la consolidation de l’unité nationale, l’affirmation de notre indépendance, l’attachement à notre souveraineté, l’effort pour l’accroissement de la richesse disponible et sa répartition socialement équitable. Ces cinq piliers constituent le ciment de cette structure et la personnalité de Joseph Kabila Kabange en est le symbole unificateur.
Les patriotes congolais ne peuvent donc que souhaiter bon vent à cette coalition des patriotes nationalistes.
Jean-Pierrre Kambila Kankwende
Correspondance particulière