Un appel téléphonique … interminable et révolté. C’est ce à quoi les rédactions du Maximum ont eu droit, dimanche 15 juillet 2018 en fin de journée. Il émanait d’un professeur de philosophie à l’Université de Kinshasa qui fulminait (scientifiquement !) après avoir appris que des universitaires auraient pris l’initiative d’un manifeste contre un (éventuel) 3ème mandat du président de la République en fonction en RD Congo. L’homme des sciences a, naturellement, requis le plus strict anonymat, « pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec ceux de mes collègues qui sont descendus si bas en paraphant ce document », assure-t-il. L’interlocuteur du Maximum faisait allusion aux informations faisant état de la signature par une centaine de prétendus universitaires congolais d’un manifeste qui s’oppose à l’éventualité d’un troisième mandat. Il n’y a rien de plus « hérétique » du point de vue scientifique, soutient-il. « Il n’existe pas à ce jour de science qui s’oppose à une éventualité. Bien au contraire, par essence, la science prévient, précède, analyse les éventualités », explique-t-il. Parce qu’on ne peut pas, par exemple, s’opposer à l’éventualité de pluies, même torrentielles. Ou encore, de perturbations climatiques. « Comment des universitaires peuvent-ils déclarer si haut et si fort qu’ils s’opposent à l’éventualité d’un mandat politique ? », interroge-t-il, assurant que c’est le combe du ridicule pour un homme de sciences de vanter un tel exploit. « A la limite, nos collègues universitaires auraient pu analyser les occurrences d’un 3ème mandat présidentiel en RD Congo ; en déterminer les tenants et les aboutissants et indiquer les voies et moyens de le contrecarrer ou de le prévenir, si tant est que les canaux scientifiques (mêmes en droit en l’occurrence) sont allergiques au nombre de mandats présidentiels ».
Informations prises, le professeur courroucé par le manifeste anti-mandat a sans nul doute surévalué les faits rapportés. Selon la presse paraissant à Kinshasa, les prétendus universitaires signataires du fameux manifeste n’en sont pas. Tout au moins, pas tous. Et s’ils le sont, ce n’est pas ès qualité qu’ils ont paraphé ce qui ressemble plutôt à un pamphlet d’Ong. L’initiateur du manifeste dit universitaire, ce n’est personne d’autre qu’un certain Georges Kapiamba, avocat kinois et opposant anti-kabila très radical connu pour revendiquer la direction d’une ou plusieurs organisations dites non-gouvernementales proches de l’opposition radicale rd congolaise et financées par des officines étrangères aux objectifs inavoués. « L’homme n’est pas capable de la plus petite initiative de nature scientifique », explique au Maximum un avocat au barreau de Kinshasa/Gombe, qui assure connaître M. Kapiamba. Le « défenseur des droits de l’homme », ainsi qu’il se présente le plus souvent, avait même pris part au dialogue politique du centre interdiocésain de Kinshasa, fin 2016, … pour le compte de l’opposition radicale. Il ne peut donc se prévaloir du minimum de neutralité requise et tente ainsi de se dissimuler sous une étiquette, usurpée, de scientifique. Pas plus que les (vrais) professeurs d’université qui se sont empressés d’adouber son manifeste. Jacques Djoli, Ntumba Luaba Lumu et André Mbata sont tous des fervents opposants politiques. Cela saute aux yeux. Autant que les desseins réels de Georges Kapiamba qui n’en est pas à ses premiers « faits d’armes ». « Le véritable dessein de certains compatriotes d’opérer un coup d’Etat constitutionnel par des campagnes de propagande, d’achat de consciences, de cultes de personnalité, et surtout par des prises de position politiciennes fondées sur des impératifs du ventre et enrobées dans une pseudo-scientificité faisant parfois recours à des jurisprudences étrangères, du reste malheureuses, pour justifier un injustifiable troisième mandat présidentiel », avoue l’activiste à des confrères en ligne. Kapiamba se fend lui-même de prises de position politiciennes (…) enrobées dans une pseudo-« scientificité ». Parfois sans s’en rendre compte.
J.N.