Une deuxième rencontre entre les acteurs politiques et la CENI dans le cadre des concertations initiées pour harmoniser les vues s’est tenue, comme prévu, le 10 juillet 2018. Elle n’a pas pu, comme la précédente, bouger les lignes tracées dans le calendrier électoral publié le 5 novembre 2017 : le 17 juillet 2018, la CENI publiera les listes provisoires des candidats aux élections provinciales du 23 décembre prochain, qui ouvrent la voie aux contentieux électoraux sur ces listes, au terme desquels seront rendues publiques les listes définitives le 20 août prochain. Point, à la ligne.
Depuis jeudi 12 juillet à minuit, comme prévu, les services de la Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales (DGRAD), contraints à de laborieuses heures supplémentaires pour permettre aux retardataires de se rattraper ont fermé les guichets. Ne reste plus aux partis et regroupements politiques ainsi qu’aux candidats indépendants que la possibilité d’ajouts, de retraits ou de substitutions des candidatures aux provinciales. Ces dernières opérations prennent fin, elles aussi, ce 13 juillet 2018. Cela aussi, la CENI l’a clairement expliqué aux acteurs politiques : « Suite à la réunion que nous avons eu le samedi dernier, il était indiqué de faire une évaluation ce soir. Nous retenons que depuis le dimanche, les BRTC ont été clôturés. Les facilitations ont été accordées pour permettre aux acteurs politiques de déposer les candidatures étaient basées sur les principes de la non-violation de la loi électorale et du non prolongement du calendrier électoral », a expliqué son président, Corneille Nangaa. «Ce jeudi, ce sera la fin de la réception de dépôt des candidatures. Le vendredi, tous les originaux et les preuves de paiement doivent nous parvenir au niveau des BRTC. Le même vendredi va consacrer la fin de la période légale relative à l’ajout, retrait et substitution. Nous allons ensuite entrer dans le traitement interne pour permettre que le mardi prochain, nous publions la liste provisoire des candidats à l’élection des députés provinciaux. Le 25 juillet, nous ouvrirons les BRTC pour les législatives provinciales et la présidentielle », a-t-il déclaré le 10 juillet au sortir de la réunion à laquelle avaient participé notamment Vital Kamerhe et Delly Sesanga de l’opposition radicale.
Encore une fois, les technocrates de la CENI se sont révélés plus conséquents avec leurs engagements que les acteurs politiques rd congolais. De 449 dossiers de candidatures déposés au 9 juillet 2018, on en était arrivé, mardi 10 juillet, à 882 dossiers réceptionnés sur l’ensemble du territoire national. Tandis que 5.912 jetons étaient distribués aux délégués des partis et regroupements politiques, qui indiquent le nombre de 882 dossiers étaient appelé à tripler voir à quadrupler, pour quelques 700 sièges à pourvoir. Assurant ainsi la réussite de l’opération d’enregistrement et de traitement des dossiers des candidatures aux provinciales de décembre 2018.
Les nombreux prétextes allégués pour repousser les échéances ont fait flop n’ont pas tenu la route. Même ceux de l’UDPS/Tshisekedi, évoqués par son chargé des élections, l’avocat Jacquemin Shabani, dont le parti n’ose pas avouer l’inexpérience en matière électorale accumulée près de 5 décennies d’opposition à tout.
Ce n’est que mercredi 11 juillet 2018 que les hommes de Félix Tshilombo Tshisekedi ont entamé le dépôt des dossiers de leurs candidats aux prochaines provinciales, annonçait Peter Kazadi, le directeur de cabinet du fils Tshisekedi. Ce n’était pas trop tôt, et ce retard n’était attribuable ni à la machine à voter ni au remplacement du rapporteur UDPS à la CENI, que ce parti a passé tout le temps à décrier au lieu de se préparer aux élections autrement qu’en collectionnant des followings sur les réseaux sociaux.
Ce n’est en effet que mardi 10 juillet, un jour plus tôt, que le parti de la 10ème rue Limete avait réglé l’épineux problème du versement des cautions des candidats. Le même jour, Jacquemin Shabani expliquait encore à la presse que les 5 jours supplémentaires accordés aux acteurs politiques pour régulariser la situation étaient insuffisants. « Ça ne représente rien. Il n’y a pas des voies de communication. La RDC est un sous-continent. Il y a des circonscriptions où il n’y a ni électricité ni internet », s’avisait-il, un peu tard tout de même. Et promettant d’en référer à la CENI. Pas trop tôt non plus. A l’UDPS/Tshisekedi, on aura passé le plus clair de l’existence du parti depuis la décennie ’80 à contester toute autorité, toute organisation établie, plutôt qu’à apprendre à gérer des situations réelles. En ce compris des pratiques démocratiques comme postuler aux élections. Tout en revendiquant bruyamment la paternité de la démocratisation en RD Congo, allègrement confondue à la paternité de la contestation de tout ordre établi, en réalité.
Même les problèmes sécuritaires dans les provinces de l’Est rd congolais n’ont pas entravé outre mesure le dépôt des dossiers des candidatures aux provinciales. Julien Paluku, le gouverneur du Nord Kivu, l’a assuré mercredi 11 juillet 2018. «Jusque-là je n’ai pas encore noté des problèmes majeurs dans les 9 circonscriptions dans les six territoires et les trois villes. S’il y a des problèmes, nous y apporterons très rapidement des solutions mais à l’heure qu’il est nous nous réjouissons que les forces de défense et de sécurité aussi s’acquittent de leur devoir pour que les candidats déposent leurs dossiers dans les très bonnes conditions», a confié à des confrères en ligne le 1er citoyen de cette province pourtant en proie à l’activisme rebelle et de nombreux groupes armés.
Ça passe ou ça casse.
J.N.