L’information a fait sensation, à quelques heures de la signature de la charte constitutive du Front Commun pour le Congo (FCC), dont l’UDPS (Tshibala) est partie prenante, le Dr. Tharcisse Loseke Nembalemba, le président délégué du parti du 1er ministre du gouvernement d’union en avait bruyamment claqué la porte, ont rapporté des médias. Avec moult détails croustillants qui n’ont pas amélioré l’image de marque des deux personnalités politiques : la pomme de discorde ? Loseke ne parvenait plus à rencontrer l’autorité morale de son parti dont le regroupement ne comptait que quatre autres partis politiques ! « C’est depuis dix jours que j’ai pas réussi à m’entretenir avec l’autorité morale », s’est plaint le médecin psychiatre rendu célèbre après avoir refusé de déclarer Etienne Tshisekedi malade mental sous Mobutu, au début des années ’90, une version démentie par son patron de l’époque le Dr. Jean Mpania Membele, alors N° 1 du Centre de neuro-psycho-pathologie (CNPP) des Cliniques universitaires de Kinshasa. « Notre regroupement politique est réduit à peau de chagrin. Les gens ne veulent pas venir dans notre regroupement », a révélé Loseke à la presse au début du dernier week-end. Ajoutant qu’il faisait l’objet de sollicitations de nombreux partis politiques qui estimaient qu’il était « descendu très bas » en s’alliant avec Bruno Tshibala. « Une grande personnalité est toujours pour le grand regroupement. Par-là, je vais sauvegarder ma base du Sankuru », a claironné Tharcisse Loseke, quelques heures avant d’être, finalement, reçu par le premier ministre Bruno Tshibala… et de se livrer à un rétropédalage en retournant sans états d’âme au bercail aussi bruyamment qu’il en était sorti. En effet, selon un communiqué signé samedi 30 juin 2018 par Raymond Kahungu, le secrétaire général de l’UDPS/Tshibala, le malentendu entre les deux personnalités venait d’être dissipé. « À l’issue d’un entretien franc et ouvert, les nuages et malentendus se sont dissipés pour laisser la place à la définition de nouvelles orientations stratégiques en vue de redynamiser l’action du parti. Le président délégué a renouvelé sa loyauté au parti et à son autorité morale dans ce contexte des préparatifs aux échéances électorales », affirme le communiqué que Loseke n’avait pas encore démenti au moment où Le Maximum mettait sous presse, lundi 2 juillet 2018. Et on ne savait pas encore si le psychiatre entendait toujours se remettre au chevet de son Sankuru natal ou pas.
Au sujet de sa province d’origine, Tharcisse Loseke décidément en vaine de flèches acérées, s’était avisé il y a quelques jours, de prononcer un réquisitoire sans appel à l’encontre de ses frères hommes (et femmes) politiques de cette contrée d’origine du Héros National Lumumba. Rien de plus. Le médecin, candidat malheureux aux scrutins de 2006 et 2011 s’en était vertement pris aux leaders les plus en vue de la province, notamment le vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères, Léonard She Okitundu ancien sénateur, et le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga élu et réélu député national de Lodja en 2006 et 2011. Il leur reprochait notamment d’avoir… volé au secours des élèves finalistes du secondaire en acquittant tout ou partie de leurs frais de participation aux épreuves de l’examen d’Etat. Elus du Sankuru, She Okitundu avait pris en effet pris en charge les frais de participation des élèves du territoire de son Katako-Kombe natal tandis que Mende avait versé aux services organisateurs de ces épreuves une contribution de 27.000 dollars US pour ceux des finalistes du territoire de Lodja (soit, un peu plus de 4000 élèves). Des initiatives qui semblent n’avoir pas beaucoup arrangé Tharcisse Loseke qui s’est répandu en propos aigres-doux reprochant aux deux personnalités de « se livrer à une guerre autour des frais scolaires au lieu de s’occuper des questions de développement ». Comme si l’éducation des nouvelles générations ne faisait pas partie du développement.
L’ex-transfuge rentré dans les rangs de l’UDPS/Tshibala s’est autoproclamé seul bienfaiteur de la nouvelle province du Sankuru grâce à son plaidoyer en faveur du désenclavement de cette entité par la relance des activités du port de Katopa sur la rivière Lomami à la limite du Maniema. Une prétention balayée du revers de la main par un opérateur économique actif dans la région qui a rappelé que « les efforts insuffisants des pouvoirs publics pour le désenclavement ont bénéficié d’un coup de pouce de plusieurs ressortissants de la province, notamment le ministre She Okitundu qui a démarché l’ex-CTB (coopération belge) pour les bacs Manda et Lusambo, son collègue Mende qui a sur fonds propres ouvert un accès des territoires de Lodja et de Katako-Kombe aux débouchés commerciaux grâce à la prise en charge sur fonds propres de la route Wemambolo menant au port du même nom sur la rivière Lubefu navigable sans rupture de charge jusqu’à Kinshasa et la lutte anti-érosive dans la ville de Lodja, ainsi que le Secrétaire exécutif des projets sino-congolais Moïse Ekanga qui a désenclavé le territoire de Lomela… Ignorer tous ces efforts relève de la mauvaise foi ».
Dans les milieux sankurois, l’opinion attend encore les premières réalisations du médecin-psychiatre de l’UDPS, qui exerçait déjà sa profession depuis une bonne trentaine d’années avant d’intégrer le premier gouvernement issu de la conférence nationale des années ’90 et, assez brièvement il est vrai, le gouvernement d’union mis en place après l’accord de la St Sylvestre sous la direction du 1er ministre Badibanga.
On espère que l’agressivité dont fait montre Tharcisse Loseke dans le regard qu’il porte à ses congénères du Sankuru sera plus positive que teintée d’une stérile hostilité électoraliste. Il en va de l’intérêt de sa « base » et de son parti.
J.N.