Ça y est. Ensemble pour le changement, la plateforme électorale katumbiste, prendra bel et bien part aux élections du 23 décembre prochain, avec ou sans Moïse Katumbi. Les katumbistes sont autorisés à déposer leurs listes aux élections provinciales, selon les termes d’une déclaration signée et rendue publique le 1er juillet par Moïse Katumbi lui-même. « La décision de déposer les listes des candidats à la députation provinciale procède de la bonne foi d’Ensemble pour le Changement et de son engagement inébranlable en faveur de l’instauration du régime démocratique en RDC. Elle prouve sa détermination de poursuivre la lutte en vue de la tenue des élections libres, inclusives, transparentes et crédibles à la date du 23 décembre 2018 dans le respect de la constitution et des conditions définies par l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre », écrit l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga dont la candidature à la présidentielle prévue le même jour est pourtant de plus en plus hypothétique.
Certes, Moïse Katumbi assure que sa plateforme rejette la machine à voter et exige ceci ou cela, mais dans l’opinion, nul ne se trompe plus au sujet de ces postures pour ne pas perdre la face. Il y a quelques jours, Kyungu wa Kumwanza, ou encore l’ancien PPRD Bertrand Ewanga, juraient sur tous les dieux du ciel qu’il n’y aurait pas élections si les problèmes qui entourent la candidature de leur leader à la prochaine présidentielle rd congolaise n’étaient pas réglés. Une déclaration d’une page aura suffi pour balayer toutes les exigences irréalistes des plus durs des katumbistses : ils iront aux élections. Non pas parce que Moïse Katumbi en a ainsi décidé, mais parce qu’il n’était pas possible d’agir autrement.
En réalité, les katumbistes comme les autres leaders de l’opposition dite radicale en RD Congo sont entraînés vers les urnes par les populations qui, en s’enrôlant plus que massivement (plus de 40 millions d’inscrits sur les listes) ont clairement indiqué qu’elles tenaient aux scrutins prévus à la fin de l’année en cours. Dès lors, toute politique de la chaise vide, selon l’expression consacrée, est suicidaire. « Aucun acteur politique ne peut se targuer de passer les 5 prochaines années au chômage, même au nom de la candidature de Moïse Katumbi », explique un combattant de l’UDPS/Tshisekedi à ce sujet. Ensemble pour le changement, la plateforme katumbiste, aurait volé en éclats si son patron ne décidait pas de libérer ses hommes de leur engagement hypocrite à ne pas participer aux prochaines élections.
En acceptant de déposer les candidatures à la députation provinciale, Katumbi et Ensemble pour le changement se résolvent à prendre part à tous les scrutins de décembre prochain. Parce qu’ils se tiendront le même jour, simplement. « On voit mal cet électeur qui choisira de n’élire que les députés provinciaux et nationaux et de renoncer à se prononcer sur son candidat à la présidentielle », explique encore au Maximum ce combattant du parti de la 10ème rue Limete à Kinshasa. La déclaration signée de Moïse Katumbi le 1er juillet à Bruxelles scelle aussi le sort de sa candidature : l’homme renonce, en fait. Et devrait, à la limite, appeler à déporter les voix dont il aurait été crédité sur un autre candidat de l’opposition.
J.N.