La REGIDESO SA voudrait récupérer son bâtiment occupé, depuis des lustres, par la Direction générale de migration, DGM, sur le boulevard du 30 juin. L’affaire est prise très au sérieux par la DGM qui a sollicité de l’Etat diligence sur le choix de la firme devant lui construire un bâtiment.
Par ailleurs, lors du séminaire d’orientation budgétaire 2019 -2021 qui s’est tenu du 26 au 28 juin 2018 à Pullman Hôtel à Kinshasa, les experts de la DGM ont souhaité que ce service soit incorporé dans les charges communes de l’Etat. Pour l’exercice 2018, les prévisions des dépenses des charges communes qui couvrent la prise en charge des factures d’eau, d’électricité, des soins médicaux, etc, des institutions publiques et de certains ayant-droits sont de l’ordre de 100.000.000.000 FC. Hélas, rien n’est acquis.
Toutefois, des observateurs rejettent un scénario où, en plein centre des affaires, des effets d’un service aussi stratégique que la DGM en viendraient à se retrouver dans la rue, en plein boulevard du 30 juin.
Comme lors de l’évaluation de juin 2017, le rapport à fin 2018 brossé par les experts de la DGM lors du séminaire d’orientation budgétaire donne à penser que le gouvernement n’a pas doté ce service d’immigration des moyens de sa politique. Il sied de rappeler qu’au lendemain de la diffusion d’une vidéo sur les négro-africains vendus comme esclaves en Libye, le gouvernement de la RD Congo avait entrepris de ramener de ce pays des rd congolais qui avaient tenté de traverser la méditerranée par des embarcations légères pour rejoindre l’Europe. La DGM déplore l’insuffisance des moyens matériels et financiers devant permettre le contrôle aux frontières du séjour des étrangers résidants en RD Congo.
Bis in idem.
Autre doléance, la faible motivation des agents commis à la sécurisation des flux migratoires. Pour l’exercice 2018, la DGM a sollicité une dotation en véhicules terrestres 4X4 pour assurer le travail des officiers de migration chargés du contrôle de séjour des étrangers sur l’ensemble du territoire national. Les agents de la DGM attendent aussi du gouvernement une révision à la hausse de leurs primes.
La DGM a, en effet, réalisé 2.729.779.735 FC en 2016 sur des assignations de 3.210.829.386 FC, soit un taux de réalisation de 85%. Une contreperformance que la qu’elle a imputé « à la discordance des chiffres entre les statistiques collectées auprès des banques commerciales et ceux du compte général du trésor de la BCC », lit-on dans un document du ministère du Budget.
En 2017, les réalisations de la DGM avaient titillé les 20 milliards de FC, renseigne-t-on. La Direction générale de migration avait, en effet, pris pour pari de capter près du triple des revenus des droits de délivrance de visa d’établissement du travail en 2017, soit quelque 9.4 milliards de FC (autour de 6 millions de dollars). En 2015 et 2016, les droits de délivrance de visa d’établissement du travail avaient rapporté plus de 4 millions de dollars à la DGM soit 3,12 milliard de FC et 3,42 milliards de FC suivant les deux exercices.
Pour 2018, pour le même fait générateur des recettes, la Direction générale de migration ne vise que 3,15 milliards de FC. Elle doit rapporter au bas mot près de 16 milliards de FC, soit un peu plus de 8.7 millions de dollars en 2018 selon les projections de la DGRAD. Pour ce faire, il a été recommandé à la DGM d’utiliser dorénavant des visas biométriques en lieu et place des cachets humides et de laissez-passer individuels. Autre recommandation, l’uniformisation de ses visas avec ceux octroyés par les ambassades et les postes consulaires. La procédure pour y arriver sera fort laborieuse et devra tirer en longueur, d’après les analystes. Mais à mi-exercice 2018, aucune de ces mesures n’a été prise en charge.
POLD LEVI.