Toutes les raisons sont bonnes à brandir pour s’opposer aux élections de décembre 2018, dans les rangs de l’opposition politique particulièrement. Même si par ailleurs, l’opinion n’est pas dupe sur la question : ce que répugnent ceux des acteurs politiques qui ne sont pas « aux affaires », selon l’expression consacrée, c’est d’aller aux élections sans moyens financiers pour affronter l’électorat. En exigeant un partage du pouvoir avant l’organisation des scrutins en RD Congo, c’est cela qu’ont visé les politiques rd congolais à tous les dialogues organisés à cet effet. Y compris et surtout au dernier dialogue tenu au centre catholique interdiocésain de Kinshasa, qui assuraient les radicaux de l’opposition du poste de 1er ministre, en plus de nombreux et stratégiques portefeuilles ministériels. L’affaire a partiellement capoté, tous n’ont pas été conviés aux derniers repas politiques, et les aigris au partage du gâteau ne cessent de monter les enchères.
Mardi 5 juin 2018, l’UDPS/Tshisekedi, par la bouche de son secrétaire général, Jean-Marc Kabund, s’est de nouveau prononcé contre les scrutins du 23 décembre 2018. Aux raisons connues jusque-là, qui justifieraient le refus de participation électorale de Limete, l’homme-lige de Félix Tshilombo Tshisekedi ajoute le problème du remplacement du rapporteur UDPS de la CENI par un autre rapporteur UDPS. Une menace qui tient au fait qu’après avoir radié ses élus à la chambre basse du parlement au début de la législature en cours, le parti tshisekediste rattrapé par ses propres turpitudes s’est ravisé et a obtenu de ces députés de proposer un nouveau délégué du parti au bureau de la centrale électorale. Seulement, le remplacement de Jean-Marie Kalamba est loin d’être acquis parce qu’un certain nombre de députés, qui n’a pas la mémoire courte, refuse d’obtempérer aux ordres du parti qui les avait rayé des listes de ses membres durant quelque 5 années. Le pro Kalamba rangés sous la bannière du 1er ministre UDPS Bruno Tshibala Nzenzhe seraient majoritaires et plus nombreux que ceux qui exigent son remplacement. Pour parvenir à ses fins, le parti de Limete se voit obligé de contourner les voies démocratiques d’usage et d’user de chantage à la participation aux élections. Ici aussi, nul dans la classe politique n’est dupe. « Le fauteuil de Jean-Marie Kalamba leur serait offert que l’UDPS/Tshisekedi inventera d’autres conditionnalités avant de consentir à aller aux urnes », fait observer cet élu sur les listes du parti tshisekediste interrogé par Le Maximum. Qui ne croyait pas si bien dire. « Nous voulons des élections crédibles, libres, apaisées et transparentes. Le fichier actuel est corrompu, il y a le problème des fictifs, des électeurs sans empreintes, le problème de notre délégué à la CENI, la machine à voter. Si c’est des telles élections, il ne faut pas compter sur l’UDPS », a entre autres, déclaré Jean-Marc Kabund à des confrères en ligne.
Au cours d’un point de presse, le même mardi 5 juin 2018, Pierre Lumbi, le vice-président de « Ensemble pour le changement », la plateforme de Moïse Katumbi Chapwe, en rajoutait à la litanie de préalables aux scrutins de décembre prochain en invitant le président de la République à se prononcer sur sa (non) candidature à la prochaine présidentielle. D’autres acteurs politiques de la même opposition, sans doute plus francs et plus directs, comme l’AMK Claudel Lubaya, ont conditionné leur participation aux prochaines élections à la non-participation de Joseph Kabila. Des subterfuges pour ne pas aller aux urnes.
J.N.
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