Au plus mal depuis plusieurs mois en raison principalement du soutien des libéraux au pouvoir à Bruxelles à l’opposition radicale rd congolaise, les relations entre la Belgique et la RDC ont atteint un pic insoupçonné avec la fermeture de la maison Schengen à Kinshasa. Mais aussi par le rappel de l’ambassadeur belge à Kinshasa, Bertrand de Combrugge, totalement en désaccord avec la politique de son ministre Didier Reynders dans l’ancienne colonie belge. La riposte de Kinshasa contre les tentatives de déstabilisation orchestrées par les libéraux au pouvoir à Bruxelles semble avoir porté des fruits au point de les contraindre à la négociation. Lundi 28 mai 2018, François-Xavier de Donnea, ministre d’Etat belge a rencontré à Kinshasa le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, au nom du gouvernement belge. Interrogé par la presse, De Donnea a déclaré que Charles Michel, le 1er ministre belge, était favorable à la reprise des discussions avec les autorités rd congolaises. Mais aussi, qu’«il était de grand intérêt que la Belgique et la RDC puissent résoudre la crise diplomatique qui les secoue». « Il y a une volonté de maintenir et de renforcer le dialogue pour aboutir à des solutions à nos problèmes afin que les relations entre les deux Etats soient consolidées. La volonté de la Belgique est de trouver un régime de croisière normale dans ses relations avec le Congo », a poursuivi l’émissaire Belge.
Entre Kinshasa et Bruxelles, la détérioration des relations diplomatiques s’était aggravée le 10 janvier 2018, lorsque le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, et son collègue de la coopération au développement, Alexander De Croo, avaient unilatéralement décidé de mettre un terme à une série d’interventions belges « jusqu’à l’organisation d’élections crédibles en RDC ». En représailles, Kinshasa avait de son côté décidé, outre la fermeture de la Maison Schengen et du consulat général belge à Lubumbashi, la suspension des activités de la nouvelle agence de développement du Royaume (ENABEL) sur toute l’étendue du territoire congolais.
En séjour à New York dans le cadre de l’assemblée générale des Nations-Unies, le chef de l’Etat de la RDC s’était entretenu avec le 1er ministre belge, Charles Michel, sans son ministre des affaires étrangères. Joseph Kabila s’était formellement opposé à la participation de Didier Reynders à cet entretien. Bis repetita quelques mois plus tard à Kinshasa, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle ambassade belge. Aucun officiel rd congolais n’avait daigné recevoir le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères du Royaume de Belgique venu inaugurer l’immeuble érigé sur boulevard du 30 juin à Kinshasa, ni se présenter à ladite cérémonie d’inauguration.
C’est sans doute compte tenu de ces antécédents peu enchanteurs que Bruxelles a préféré déléguer François-Xavier de Donnea en lieu et place du patron de sa diplomatie dont les rapports sont au plus mal avec les autorités de la RD Congo.
J.N.