Le lobbying entamé aux Etats-Unis le 21 mai 2018 par le duo de circonstance Moïse Katumbi – Félix Tshilombo Tshisekedi est à reléguer aux oubliettes. Autant que le prétendu soutien obtenu d’au moins deux parlementaires américains sur l’évolution de la situation politique en RD Congo. Samedi 1er juin 2018, Joseph Kabila a dépêché aux Nations-Unies le vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères, Léonard She Okitundu, auprès du secrétaire général des Nations-Unies. Avec Antonio Guterres, qui l’a reçu sur le coup de 18 heures locales au 32ème étage de l’imposante tour onusienne à New York, a eu un tête-à-tête dont « rien n’a filtré de l’entretien entre les deux personnalités », selon l’expression consacrée. Mais aussi des discussions sur le processus électoral rd congolais, qui poursuit son bonhomme de chemin et rassure, plutôt. Le patron de la diplomatie rd congolaise a informé le secrétaire général des Nations-Unies du strict respect du chronogramme électoral de la CENI, marqué ces derniers jours par l’audit formel du fichier électoral grâce au concours de l’Organisation Internationale de la Francophonie, notamment. Tandis que, s’agissant du climat politique, Léonard She Okitundu a fait état du climat de suspicion permanente et de la tendance systématique à la dramatisation négative à outrance de la situation politique observée chez certains pays. Pas besoin de chercher très loin pour comprendre que le patron de la diplomatie rd congolaise faisait allusion et répliquait manifestement aux entretiens de Paris entre Emmanuel Macron et au moins deux chefs d’Etat de pays voisins de la RD Congo. Une dramatisation d’autant plus difficile à accepter pour Kinshasa que, comme l’a soutenu She Okitundu, « à l’échelle sous régionale, la RD Congo est en avance sur ses voisins », et particulièrement sur les deux avec lesquels Macron s’est entretenu de la démocratisation du Congo-Kinshasa.
Antonio Guterres, qui a pris note des avancées du processus électoral en RD Congo, a assuré Léonard She Okitundu du respect de la souveraineté et des choix politiques qui seront exprimés par les Congolais à travers les urnes. L’ONU n’entretenait aucun agenda particulier sur le pays de Lumumba, a tenu à rassurer le secrétaire général des Nations-Unies pour qui l’objectif primordial devait consister en l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes dans le respect de la constitution et des lois du pays. L’ONU et l’Union Africaine, dont une mission conjointe est attendue à Kinshasa, sont d’accord sur ce sujet, a encore expliqué Antonio Guterres à l’émissaire de Joseph Kabila.
Le séjour américain de Léonard She Okitundu intervient moins d’une semaine après que la France d’Emmanuel Macron ait pris l’initiative de discuter de la situation politique rd congolaise avec le Rwandais Paul Kagame et l’Angolais Joao Lourenço. Avec les présidents en exercice de l’Union Africaine et de la SADC, le Chef de l’Etat français a pris prétexte de prétendus problèmes sécuritaires régionaux pour suggérer le soutien à l’accord politique conclu entre acteurs politiques rd congolais le 31 décembre 2016, qui va manifestement au-delà de l’organisation des élections et du respect de la sanction souveraine des urnes en décembre prochain. Kinshasa a énergiquement protesté contre ces réunions convoquées pour décider de son sort en son absence.
J.N.