Construits par Airbus, deux satellites d’observation et d’étude de la terre baptisés Grace Follow ont été lancés dans l’atmosphère pour fournir des informations sur les mouvements de l’eau liquide, de la glace et des terres émergées.
Si ce n’est pas la guerre, en tout cas de grandes inquiétudes autour de l’eau préoccupent jusqu’aux grandes puissances mondiales, et présagent un futur pour le moins houleux. Comme les Etats sahéliens qui visent les eaux de l’Ubangi, la SADC a aussi son projet de transfèrement des eaux de la RDC vers les régions aréiques de l’Afrique australe.
Mais la Communauté de développement des Etats de l’Afrique australe n’a jamais associé ni montré le projet à la RD Congo, a révélé le ministre de l’Environnement et conservation de la nature, Ahmy Amatobe, quelques jours avant la tenue de la Commission Climat du bassin du Congo à Brazzaville.
Il sied de rappeler que la RDC n’a pas signé, dimanche 29 avril, le protocole instituant la commission Climat du bassin du Congo et du Fonds bleu. Elle s’est notamment opposée à la question du transfèrement de ses eaux vers ou que ce soit, notamment celles de l’Ubangi vers le lac Tchad. Autre niet, la gestion commune des tourbières.
Le protocole instituant la commission Climat du bassin du Congo et du Fonds bleu a été signé par les chefs d’Etat africains présents au Congo-Brazzaville afin de rendre opérationnel le fonds bleu. Le fonds bleu est une initiative qui vise à renforcer l’approche écosystémique de gestion intégrée du massif forestier et des eaux du Bassin du Congo, zone géographique couverte qui comprend plusieurs bassins hydrographiques et d’importantes zones côtières.
Le Fonds bleu devrait permettre de subventionner des projets qui permettront de préserver cette région, à hauteur de 100 millions d’euros chaque année. La République Démocratique du Congo a émis des réserves, le 27 avril 2018, sur le quota que chaque pays devra recevoir dans le cadre du Fonds bleu du bassin du Congo.
Les tourbières jouent le même rôle que les arbres. La RDC possède plus de deux tiers des réserves des tourbières du monde. Cette découverte, selon le ministre de l’Environnement, devrait être prise en compte dans la répartition du quota à accorder aux pays, dans le cadre du Fonds bleu.
Question de vie ou de mort
« Quand on parle Bassin du Congo, c’est d’abord la République Démocratique du Congo. Les 90 % des forêts, les 90 % des eaux, c’est d’abord la République Démocratique du Congo », a affirmé José Makila Sumanda, Vice-premier ministre et ministre des Transports, qui a représenté le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, aux assises de Brazzaville. «Il y a eu des discours qui ne nous ont pas plu. Moi je ne suis pas diplomate, je dis les choses telles qu’elles sont, mais on ne saura rien faire sans que la République Démocratique du Congo puisse mettre du sien dedans puisqu’après tout nous avons 90 % », a soutenu le Vice-Premier ministre de la RDC. Mais d’où vient que le géant Congo soit considéré comme un Etat lilliputien, un théâtre plutôt qu’un acteur, un enjeu plutôt qu’un joueur, un complément plutôt qu’un sujet des relations internationales même dans des rencontres régionales?
La question du transfèrement des eaux du Congo, en fait, de la RDC pour être plus précis, rappelle la Conférence de Berlin de 1885, on parle du pays de Kabila sans jamais l’y associer…officiellement. Que ce soit à Bologne (Italie) ou à Paris où se réunissent experts et délégués des Etats du bassin du lac Tchad sur la question du transfèrement des eaux de la rivière Ubangi vers le lac Tchad asséché de 25.000 Km2, en 1964, à 2.500 KM2 en 2014.
Mais depuis quelque temps, selon le député Patrick Mayombe, un certain Kalele, dirigeant d’une ONG résident à Kisantu se paie la liberté d’apposer poser sa signature sur des textes inhérents à la question au nom de la RDC ! Homme politique, altermondialiste et sociologue Suisse, le professeur Jean Ziegler était rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde au temps fort de la deuxième guerre d’agression de la RDC, quand, il a entendu parler dans les couloirs de la banque mondiale d’un concept nouveau sur le Congo (?): peuple non rentable. Selon les explications de Ziegler, un peuple qui n’arrive pas à s’adapter à la nouvelle dynamique mondiale se verrait ainsi déposséder de toutes les ressources dont le nouvel ordre mondial a besoin pour l’épanouissement de la Terre. «Ce que vous appelez brousse, d’un ton péjoratif, les autres s’en exalteraient en disant: végétation». C’est un officier de l’alors MONUC (future MONUSCO, Mission de Nations Unies pour la stabilisation de la paix en RDC) qui le disait à un groupe des journalistes rd congolais lorsque les premiers Mbororos –pasteurs nomades musulmans venus de la région du lac Tchad) pénétraient le pays des Uélés.
POLD LEVI M.