Différentes stations-services de la province de l’Ituri, particulièrement à Bunia, opèrent avec des produits pétroliers de la contrebande sous couvert de la société I and I, déplore la Direction générale des douanes et accises, DGDA.
En 2016, le directeur général de la DGDA, Déo Rugwiza, avait déjà pointé du doigt cette entreprise qui se nomme en réalité Ingenieria et innovazione, basée en Ituri qui, selon lui, fait entrer de force des camions citernes de carburant importé de l’étranger, sans rien payer à l’Etat. L’entreprise italienne a toujours balayé du revers de la main ces accusations. En Ituri, la principale activité de I and I consiste en la location d’engins lourds de génie civil. «C’est depuis longtemps que nous dénonçons le comportement de cette entreprise qui veut faire passer ses produits, sans les déclarer et rien payer. S’ils avaient une exonération, ils allaient la présenter, or, ils n’en ont pas du tout », s’est offusqué Déo Rugwiza. Selon la presse locale, à Bunia, plusieurs services étatiques ont indiqué que la contrebande des produits pétroliers se pratique à grande échelle depuis fin 2015. Mais le cas le plus flagrant s’est produit le dimanche 14 août 2016 quand des éléments de l’armée régulière de la RD Congo ont fait irruption à la douane et sorti de force une trentaine de camions citernes. Quarante-huit heures plus tard, ils récidivaient en arrachant aux douaniers neuf autres camions chargés de carburant. A mi-2016, la DGDA accusait un manque à gagner de plus 21 millions de dollars du fait de la contrebande pétrolière attribuée à I and I. De toutes les régies financières, la DGDA a été la moins performante dans la maximisation des recettes de l’Etat au premier trimestre 2018, renseigne la Banque Centrale du Congo (BCC). La douane rd congolaise se heurte à des filières de contrebandiers jouissant des ramifications solides dans l’appareil administratif de l’Etat, fustige-t-on à la DGDA. Pourtant le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, avait assuré armer la douane d’un arsenal des textes réglementaires, de décrets, d’arrêtés interministériels et ministériels ainsi que de circulaires pour assainir l’environnement aux postes frontaliers. Mais dans la pratique, ces dispositions n’ont guère porté les effets attendus sur terrain, particulièrement dans les postes frontaliers de l’Est (Mahagi, Kasindi…) où, bien souvent, selon les propres dires du directeur-général de la DGDA, sortent et entrent des camions remplis de diverses marchandises sous escorte d’éléments lourdement armés des forces de l’ordre. La non –application de l’ordre opérationnel limitant à quatre, le nombre des services pouvant intervenir aux postes frontaliers a une incidence négative sur les recettes des services de douane, d’après la direction générale de la DGDA.
POLD LEVI