Nommé en remplacement du propre fils du patriarche Antoine Gizenga, Luigi Gizenga il y a moins d’un trimestre, Wolf Kimasa, le secrétaire permanent du Parti Lumumbiste Unifié a été défenestré aussi vite qu’il est arrivé aux affaires, vendredi 4 mai 2018 par une décision du même Gizenga. La mesure aurait été prise de sa chambre d’hospitalisation privée dans une polyclinique européenne. « Considérant la flagrance et la gravité des faits pour le camarade d’avoir substitué au programme statutaire le sien propre, usurpant ainsi les attributions du congrès et du secrétaire général, chef du parti, ce samedi 21 avril 2018, sur proposition du bureau politique le camarade Wolf Kimasa est exclu temporairement du parti pendant une période d’une année », lit-on sur ce document qui confie l’intérim de ce poste stratégique à Sylvain Ngabu, 1er secrétaire permanent adjoint chargé de la coordination de la commission des conseillers généraux aux questions administratives et juridiques.
Ce qui ressemble désormais à une révolution de palais de fort mauvaise augure se serait arrêté là si, 48 heures plus tard, Wolf Kimasa ne s’était pas lancé dans une offensive contre la décision le suspendant de ses toutes récentes fonctions. Accusé par certains de rouler pour les intérêts de la majorité présidentielle parce qu’il avait été nommé en remplacement du tandem Adolphe Muzito – Lugi Gizenga qui avait affiché des atomes crochus avec des acteurs de l’opposition politique, Wolf Christian Kimasa a rendu public une mise au point décrétant faux le document de suspension signé d’Antoine Gizenga Fundji en personne. « Il est impensable que sur le lit d’hôpital, qu’il puisse avoir le temps de lire et d’analyser les documents pour prendre une décision d’une telle portée politique », arguait-il. Ajoutant qu’« un document signé dans ces conditions de santé, n’aurait aucune valeur juridique, puisque dans cette situation, on se trouverait dans le cas d’un abus de faiblesse. Cela serait une signature extorquée avec violence morale. Ce qui est inacceptable, parce qu’humainement, moralement et juridiquement condamnable ».
Seulement, l’humainement, moralement et juridiquement condamnable devrait tout aussi bien concerner la récente nomination de Wolf Kimasa, certes, un neveu germain du patriarche Gizenga, en remplacement de son fils biologique, rétorque-t-on au secrétaire permanent suspendu. Au Palu, nombreux sont ceux estiment que Wolf Kimasa n’aurait jamais dû aller aussi loin, en étalant sur la place publique les ennuis de santé et les ravages de l’âge avancé du très respecté patriarche Antoine Gizenga et leur effet sur les actes politiques qu’il pose dans la gestion du parti dont il est autant le fondateur que l’inspirateur de la politique au plus haut niveau. Des sources du Maximum assurent qu’en agissant de la sorte, le secrétaire permanent suspendu confirme et justifie les faits qui lui sont reprochés. On l’accuse d’avoir infiltré dans l’équipe d’infirmières chargées de s’occuper d’Antoine Gizenga une personne inconnue de la famille et des structures du parti à Kinshasa. Pour des objectifs tout aussi inconnus. Alerté de cette présence, Antoine Gizenga n’aurait pas hésité à défenestré l’auteur de la supercherie qui, assurent certains, nourrissait le secret espoir de voir le patriarche ne plus revenir vivant dans son pays. Vraies ou fausses, ces accusations qui auraient mérité vérifications semblent confortées par cette sorte de fuite en avant trahie par la stigmatisation des prétendues faiblesses mentales du patriarche dont le secrétaire permanent suspendu s’est empressé de faire état uniquement lorsqu’il a subi la sanction de son leader, oubliant que la situation n’était guère différente lorsque lui-même avait reçu de ce dernier le flambeau du parti de la même source, aux dépens de Lugi.
J.N.