Dans la Routa orientale, en Syrie, on a enregistré près de 2000 morts en 3 mois d’intenses bombardements par l’aviation russe et syrienne. Il y a, dans ce pays, une guerre totale partout dans. Certaines grandes villes sont sous le contrôle des factions rebelles opposées. Près de la moitié de la population a fui la guerre. Une autre moitié vit dans le pays soit sous le feu croisé des coalitions armées ou encore assiégée par des groupes rebelles ou par des forces du régime de Bachar El Assad, pas d’écoles, pas de formations médicales fonctionnelles, pas d’activités commerciales, pas de transports, etc. C’est ça le pays que les ONG internationales comparent à la RDC et qui a motivé la conférence de Genève pour lever des fonds en vue de venir en aide aux congolais dont la situation humanitaire serait même pire que la Syrie, le Yémen et le Soudan du Sud. Elles ne s’arrêtent pas là. Elles avancent des chiffres effrayants des compatriotes déplacés : plus de 10 millions, soit le 1/8 de la population congolaise. Bon sang ! Prenons les zones à conflits comme le Tanganyika, le Kasai, le Nord Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu. Pour le Kasai, les conflits appartiennent à l’histoire et les populations sont de retour chez elles ; les horreurs de l’Ituri ont été stoppées par l’armée et les populations regagnent déjà leurs villages ; pour le Sud-Kivu, les combats entre les FARDC et les miliciens Yakutumba, qui avaient poussé les populations à fuir leurs milieux dans la presqu’île d’Ubwari en territoire de Fizi, sont terminés depuis longtemps et les populations ont repris leurs activités normales de pêche sur le lac Tanganyika sous la sécurisation des FARDC, les miliciens s’étant retranchés dans des zones non habitées de Lulenge. Reste le groupement Bijombo où les milices tribales se font de temps en temps face entraînant des déplacements des populations mais qui retournent dans leurs milieux après le passage des assaillants. Le Nord-Kivu et le Tanganyika restent les épicentres de l’insécurité elle aussi circonscrite à des endroits bien précis : la région de Beni-Lubero avec les ADF de triste mémoire qui réussissent à contourner les FARDC et à se livrer par petits groupes à des atrocités contre la population ainsi que les mayi mayi qui s’affrontent souvent et affrontent parfois les FARDC ; la région de Rutshuru est plus gangrenée par des assassinats ciblés que par des déplacements massifs des populations comme à l’époque du CNDP et son cousin le M23; le Tanganyika est revenue sur la scène de l’insécurité avec des affrontements pygmées-luba. Aujourd’hui, cette région compte des déplacés qui vivent pour la plupart dans des familles d’accueils nécessitant de l’aide bien sûr mais pas dans les proportions alarmistes présentées par les ONG.
Le tableau ainsi peint démontre que l’Est connait deux zones de l’insécurité majeure : le Tanganyika et le Nord-Kivu, en raison des situations ci-haut décrites. En dehors de ces deux foyers de tension permanente, le reste du territoire national est calme, les villages ne sont pas systématiquement détruits comme en Syrie ou au Yémen et les habitants vaquent à leurs occupations journalières.
Les deux foyers d’insécurité épinglés ne sont pas non plus totalement affectés. D’où les ONG ont-elles tiré les chiffres impressionnants qui placent la RD Congo au même rang que la Syrie et le Yémen où se déroulent des guerres totales entre des grandes armées du monde : Russe, Américaine, Iranienne, Turque, Saudienne, etc. Congolais ouvrez l’oeil, la République est en danger comme au lendemain du 30 juin 1960. Les mêmes forces qui ont accusé faussement Lumumba de communiste sont de retour avec un autre argument fallacieux dénommé “crise humanitaire sans précédent” pour prendre possession du pays. Des pays comme le Yémen et la Syrie n’ont plus de souveraineté, ils sont occupés, leur sort se règle par des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU et par la volonté des puissances occupantes. Parce que la situation humanitaire y a atteint un niveau où l’intervention militaire y devient un droit pour sauver des vies. Tels sont les non-dits de la messe de Genève. Oui, il faut aider les Congolais en détresse, même s’il n’y en qu’une dizaine, mais en collaboration étroite avec les autorités gouvernementales du début jusqu’à la fin du processus. Les mettre dans une situation de fait accompli est révélateur de manoeuvres suspectes d’occupation sous de prétextes humanitaires non avérés. Opposants, Majorité et Société Civile, vous avez encore à dire parce que vous avez encore un État souverain. Quand cette souveraineté sera passée entre les mains de la Communauté internationale, votre liberté d’expression sera limitée à vos besoins essentiels sans plus et entre temps vous direz adieu à vos minerais, à votre bois précieux et à votre pétrole. Aux jeunes, aux leaders politiques de penser à tous ces pièges que vous tendent les ennemis du Congo et de revenir aux bons sentiments patriotiques.
Godefroy MUHIVWA,
Patriote congolais