Alors que l’Etat s’est doté d’une structure chargée notamment de la récupération des armes auprès des civils, voilà Ngoy Mulunda et son Ong, le Programme Oeucuménique de Paix, Transformation des conflits et Réconciliation (PAREC), qui annonce une nouvelle campagne de récupération d’armes auprès des civils, notamment dans la région des Kasaï.
Pourtant la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petit calibre et de réduction de la violence armée est déjà opérationnelle. Pour 2018, elle a même été dotée d’un budget de plus de 800 millions de FC (800.631.596 FC). Cette commission a déjà fait ses preuves dans la province du Tanganyika où des conflagrations interethniques entre pygmées et bantous ont occasionné une circulation incontrôlée d’armes légères. Elle envisageait de récupérer plus de 4.000 armes. Cinq ans plutôt, dans l’ambiance trouble qui avait caractérisé l’avant et l’après élection présidentielle, la Commission avait établi, sur financement de gouvernements belge, allemand et australien, un rapport selon lequel plus de 300.000 armes légères et de petit calibre étaient détenues par la population civile dans les agglomérations de l’est du pays, Goma, Rutshuru, etc., Beni, Lubero, Butembo.
Pour autant, Ngoy Mulunda est en négociation avec le gouvernement pour obtenir des fonds pour lancer sa nouvelle croisade dans une région où les stigmates des menées subversives des miliciens de Kamwina Nsapu sont loin d’être cicatrisées. Ancien président de la CENI lors des élections de 2011, reconnues chaotiques autant par la majorité sortante que par l’opposition, Ngoyi Mulunda s’est ouvertement lancé dans la politique et compte aujourd’hui parmi les adhérents à la plateforme politique « Le Centre » dont le chef de file passe pour être Germain Kambinga. Lors d’une interview sur Télé 50, le révérend pasteur a fait part de ses intentions de briguer un mandat politique. Ce qui nécessite des moyens financiers considérables à moyen terme pour battre campagne. Toutes les campagnes menées jusque-là par Ngoyi Mulunda dont les célèbres campagness « vélo contre arme », « arme contre 50 ou 100 dollars » à Beni-Lubero, Tanganyika, Kinshasa, etc., ont, en réalité, été financées par le gouvernement. Des dépenses extrabudgétaires, sans aucune traçabilité même dans la loi sur la reddition des comptes.
Pold Levy
CAMPAGNE DE RECUPERATION D’ARMES A FEU : Ngoy Mulunda concurrence une structure officielle budgétisée
