Le procès pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat dans l’affaire de recrutement des mercenaires, c’est l’affaire judiciaire, plutôt sérieuse, qui est à la base de la fuite en avant déclenchée par l’annonce précipitée de sa candidature à la prochaine présidentielle, suivie de l’exil de Moise en Europe. Mi-juin 2016, d’anciens militaires américains et sud-africains sont invités au Katanga par une agence privée, Pomba One Security, proche de l’ancien gouverneur de l’ex. Katanga. Ils sont présentés comme des experts en agriculture, mais les services d’immigration découvrent que les drôles d’agronomes traînent derrière eux une sérieuse formation militaire et les interpellent. Acheminés d’urgence à Kinshasa, un des sujets américains du groupe, Darryl Lewis, tente même de s’échapper à l’aéroport international de Ndjili, mais la tentative échoue grâce à la vigilance des éléments de la Garde républicaine présents sur les lieux. L’homme est interrogé en présence d’un représentant de l’ambassade américaine à Kinshasa, puis expulsé vers son pays. Mais l’affaire des mercenaires prend de l’ampleur. Des présomptions de recrutement de mercenaires pèsent sur Moïse Katumbi qui est formellement inculpé le 19 mai 2016 et placé sous mandat d’arrêt pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat. Il est entendu par la Procureur général près la Cour d’Appel Lubumbashi lorsqu’il prend prétexte de malaises physiques graves pour solliciter, et obtenir, l’autorisation de quitter le pays afin de recevoir un traitement médical à l’étranger. C’est cette affaire demeurée en suspens qui est relancée par la justice. Le délit ayant été commis alors qu’il exerçait les hautes charges de gouverneur de province, c’est son juge naturel, la cour suprême qui a été appelée à statuer sur cette affaire Katumbi.
Selon la défense de l’ancien gouverneur, l’ouverture du procès pour recrutement de mercenaires intervient à la fin du mois de juin prochain. Une dizaine de rd congolais arrêtés dans le cadre de ce procès attendent ce moment depuis 2016 en prison alors que l’ancien « roi du Katanga » menait une campagne présidentielle aussi prématurée qu’ostentatoire outre-Atlantique comme pour impressionner ses juges. En vain.
J.N.