La situation est de nouveau confuse en ville de Beni (Nord-Kivu) où des bandes des terroristes ADF ont massacré et kidnappé plusieurs civils quelques heures à peine après le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une énième résolution prorogeant d’une année le mandat de la Monusco qui met plus l’accent sur la gestion de la « crise » politique (élection) en pleine solution avec la perspective d’élections générales acceptées par tous le 23 décembre prochain mais banalise la mission de sécurité des civils qui constitue le leitmotiv de la mission onusienne en RDC depuis 20 ans. En effet, la nuit de mardi à mercredi 28 mars 2018 a été cauchemardesque pour les habitants de Buyili – Paida, un quartier de la Commune de Ruwenzori à Beni où les égorgeurs ADF ont opéré un véritable carnage entre 18h30 et 22h00. On compte au moins 11 civils massacrés essentiellement par armes blanches (machettes et haches). Le Centre pour la paix et les Droits de l’homme (Cepadho), ONG locale, présente dans la région qui cette barbarie et compatit avec les familles des victimes s’insurge en même temps contre l’ordre des priorités des décideurs de l’organisation mondiale qui préfèrent se donner les moyens de contrôler la gestion future d’un Etat-membre souverain et négligent le désastre sécuritaire imposé aux populations de cette contrée. « Ce défi à la protection des civils lancé par les ADF intervient quelques instants seulement après le vote de la résolution 2409 par le Conseil de sécurité », lit-on dans le communiqué rendu public par l’avocat Omar Kavota, Secrétaire exécutif de l’ONG qui réitère avec insistance sa recommandation de voir dans son prochain rapport (d’ici 90 jours) le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres présenter au Conseil « un plan d’action formel et réaliste qui tient compte de la réadaptation et de la reconfiguration des Forces de la Monusco, notamment de sa Brigade d’intervention (FIB) et prévoit notamment un engagement plus ferme et plus massif de la force Monusco aux côtés des FARDC pour la neutralisation immédiate des ADF et d’autres groupes armés qui représentent une grave menace à la paix et à la sécurité et protéger efficacement les civils ».
AVEC LE CEPADHO