D’où le schéma «Transition Sans Kabila» escompté cette fois de l’action combinée «Clc-Cenco» ! Subtilement, les «Fatshistes» – à ne pas confondre avec les fascistes – croisent les doigts pour que les mesures de décrispation politiques n’atteignent pas certains «cas emblématiques», de sorte que les élections n’aient pas lieu en décembre 2018…
Il est de ces évidences difficiles à admettre lorsqu’on se veut un grand et on tient à le rester à tout prix, question d’entretenir simplement l’honneur : le diable logé dans la poche ! L’Udps/Fatshi vit pleinement ces évidences. Il aura fallu certainement l’incapacité de tenir le congrès statutaire devant assurer la succession du défunt président national Etienne Tshisekedi et même d’organiser ses funérailles pour voir la vérité éclater au grand jour. A propos justement des finances, on en vient à se demander où passés les «grands donateurs» de l’intérieur et de l’extérieur pour couvrir les frais d’organisation de ces deux charges. Heureusement pour cette aile de l’Udps, une certaine rue a été formatée pour faire feu de tout bois, au point même d’effrayer ses alliés. Quand, par exemple, on voit le G7 se déclarer pour les élections mais sous condition de décrispation politique en faveur notamment de son candidat à la présidentielle Moïse Katumbi ou quand on voit le Mlc et l’Unc – devenus alliés de la 25ème heure de « Rassop/L » – convenir d’une candidature commune pour la magistrature suprême pendant que les «Fatshistes» continuent, eux, de s’en tenir au fameux schéma « TSK », c’est qu’il y a un problème au numéro 10 de la rue Pétunias. EXPLICATION !
Combien sont-ils pour 2017, les combattants (lisez militants) du parti politique dénommé «Union pour la démocratie et le progrès social», «Udps» en sigle, dans sa configuration politico-biologique ?
La réponse, la bonne, seul Jean-Marc Kabund la détient à partir d’une base fiable et viable : le fichier des membres. On sait, par exemple, que l’Udps – dont il est le secrétaire général – a émis dernièrement sa carte biométrique. Dans une ville comme Kinshasa, les combattants sont censés être plus d’un demi-million. Le doute est cependant permis : la fédération provinciale de Kinshasa ne doit pas avoir enregistré plus de 200.000 adhérents.
Conséquence logique : le parti a des problèmes de trésorerie. Inutile d’en douter puisqu’il se révèle jusque-là incapable de réunir pour le congrès les fameux 167 000 Usd pour 167 mille combattants à raison de 1 Usd chacun !
Déjà, le 21 février 2017, par sa circulaire n°01/UDPS/PP/SG/JMKK/2017, le parti avait lancé un appel des fonds ordonnant à chaque membre et structure de l’exécutif national à contribuer avec 5.000 Usd, des fédérations de l’extérieur-zone Europe et Amérique avec 5.000 Usd, des fédérations extérieures-zone Afrique et Asie pour 2.000 Usd, des fédérations intérieures pour Kinshasa avec 2.000 Usd, des fédérations intérieures-villes avec 1.000 Usd, des fédérations intérieures rurales avec 500 Usd pendant que la ligue des femmes et la ligue des jeunes devaient s’acquitter chacune de 2.000 Usd, les cadres nationaux (ex-SG, SN et ETC) à raison de 100 Usd chacun et les autres à raison de 50 Usd.
Une année après, les champions de la bonne gouvernance n’ont jamais communiqué aux médias la moisson de la collecte.
…première levée symbolique: 658 € et 50 $
Au fait, pour circonscrire le drame cornélien que vit l’Udps, il faut remonter aux préparatifs de la présidentielle de 2011. Réputée fief naturel du lider maximo, la ville Mbuji-Mayi n’avait réalisé qu’une maigre collecte de 1.700 Usd, à en croire le site www.radiookapi.net dans sa dépêche du 27 octobre 2011 intitulée «Campagne électorale: les préparatifs à la veille du lancement».
A en croire également Cheik Fita dans sa dépêche du 14 novembre 2010 intitulée «ELECTIONS RD CONGO 2011: LA MACHINE FINANCIERE DE TSHISEKEDI A DEMARRE», l’association «Tshisekedi For Président» avait «fait sa sortie officielle dimanche 14 novembre 2010 à 16h30 à l’auberge de la jeunesse ‘sleep well’ au N° 23 rue du damier à Bruxelles. Créée et dirigée par des avocats congolais, cette association s’est donnée comme objectif la collecte des fonds pour soutenir la candidature à la présidence de monsieur Étienne Tshisekedi». Lisons la suite : «Quand Étienne Tshisekedi arrive dans la salle, il est ovationné par les participants. On lui donne la parole. Et il commence son intervention par une boutade face au grand nombre de participants : ‘Je suis d’abord surpris… J’espère que vous n’êtes pas tous des avocats…Je me demande comment il y a tant d’avocats congolais en Belgique’ (…) Durant dix minutes, Etienne Tshisekedi s’adresse au public : remerciements, bref survol de la situation du pays et des enjeux du monde…Religieusement, le public suit et applaudit l’orateur à la fin de sa communication. Avant de quitter le micro, Étienne Tshisekedi pose un geste : il dépose dans un panier sa contribution pour la cagnotte de la campagne. Geste qui sera suivi d’abord par les administrateurs de l’asbl ‘Tshisekedi For Président’, puis par les participants».
Retenons le souffle avec cette révélation : «Transparence oblige, le trésorier de l’asbl, Me Kayembe Mbayi communique le montant de cette première levée symbolique : 658 € et 50 $» ! Oui : moins de 1.000 Usd.
Dire que sous Mobutu, entre 1982 et 1997, l’Udps fut le plus «gros exportateur» de réfugiés politiques en Occident, surtout en ex-Europe de l’Ouest, au Canada et aux Etats-Unis.
Que s’était-il passé pour que les combattants «sabotent» quasiment la campagne électorale du lider maximo ? On laisse entendre qu’ils ne voulaient pas de sa victoire de peur de perdre leur statut d’exilés politiques ! Réflexe plausible.
Un schéma ….pour rebondir !
Mais, la réalité est que bien des partis partenaires européens et américains avaient du mal à comprendre cette lutte udépésienne atypique consistant à créer des incidents avant, pendant et après la prise du pouvoir au niveau de la Primature, c’est-à-dire à demeurer éternellement dans l’Opposition.
Leurs propres «parrains», notamment les opérateurs économiques qui voulaient investir au Zaïre (re) devenu RDC, ne comprenaient rien au soutien matériel et financier se révélant à la longue un véritable gouffre. C’est la raison pour laquelle, laisse-t-on entendre, les actions de charme déployées au Canada et aux Etats-Unis en 2011 auprès des groupes miniers qui avaient maille à partir avec le Pouvoir central sous Joseph Kabila s’étaient abstenus de financer la campagne électorale.
On comprend aujourd’hui leurs hésitations, car ils ne voient pas obtenir de Félix Antoine Tshilombo ce qu’ils n’avaient pas obtenu d’Etienne Tshisekedi.
Dans tous les cas, à tout prendre entre Fatshi et Katumbi, la balance pencherait pour celui-ci que pour celui-là.
Déjà, en se prononçant pour une candidature concurrente à celle de l’ex-gouverneur du Katanga, l’Udps/Fatshi est consciente de s’isoler davantage financièrement.
Dans cette perspective, que reste-t-il à ce parti comme ballon d’oxygène, raison de survie ? Evidemment la non-tenue des élections, cela tant qu’il ne s’est pas refait une santé financière conséquente.
Aussi, tout ce qui concourt à la tenue des élections le 23 décembre 2018 va à l’encontre de ses intérêts tandis que que tout ce qui renvoie les élections aux calendes grecques les épouse. Cas, naturellement, des marches dites des Chrétiens initiées par le Clc. Quoi de plus normal que d’entendre Jean-Marc Kabund attribuer à son parti 50 % des participants, les 50 % autres étant des chrétiens catholiques.
Le vrai problème pour l’Udps/Fatshi se pose donc en termes de sous et non d’application de l’Accord de la Saint Sylvestre, d’exécution du calendrier électoral publié par la Céni ou de parole donnée par le Président de la République de ne pas être candidat à sa propre succession. D’autant plus que sur ce point précis, ce parti sait qu’il ne peut miser ni sur Moïse Katumbi à l’intérieur, ni sur Reynders à l’extérieur, et surtout aucunement sur les combattants et les sympathisants du parti.
Il lui faut un schéma à la burkinabé ou à la tunisienne (printemps arabe) pour rebondir.
Question de vie ou de mort !
Omer Nsongo die Lema