Sur l’opposition radicale, même soutenue par une partie du clergé catholique, particulièrement de Kinshasa, Joseph Kabila et sa majorité au pouvoir ont arraché une énième victoire importance au courant de la semaine qui s’achève. Au cours d’une cruciale plénière du conseil de sécurité des Nations-Unies convoquée à l’initiative des Etats-Unis d’Amérique et présidée par la Grande Bretagne, lundi 12 février, la communauté internationale s’est en effet accordée sur la nécessité de soutenir les élections prévues pour avoir lieu au mois de décembre 2018. Plutôt qu’une bien hasardeuse période de transition sans Joseph Kabila prônée par l’opposition radicale katumbiste et soutenue par Laurent Monsengwo Pasinya, l’archevêque de Kinshasa et ses affidés. Plus d’illusion possible sur le sujet donc, la seule préoccupation du principal organe de décision de la communauté internationale sur le sujet tourne autour du soutien, politique et financier à mettre en œuvre pour s’assurer du respect des échéances fixées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de la RDC et de la tenue effective des scrutins.
Tous d’accord sur les élections
Des Etats-Unis d’Amérique en passant par les autres Etats du continent américain, d’Europe et d’Asie, aucune voix discordante n’a été entendue sur le mode de passation de pouvoir au sommet de l’Etat en RD Congo. Nikki Haley, la volubile représentante de Donald Trump aux Nations-Unies, a donné le ton en invitant le conseil à la réflexion sur ce qu’il convenait de faire pour s’assurer que l’alternance au sommet de l’Etat « prévue à la fin de l’année » ait effectivement lieu. Même son de cloche de la Grande-Bretagne qui a insisté sur « le respect des étapes du calendrier rendu public par la CENI début novembre dernier ». Plus pratique, la Suède qui se préoccupe de l’importance pour les rd congolais de placer leur confiance en la CENI a appelé à la mise sur pied d’un groupe international avec la mission de « sensibiliser les populations (congolaises) à cet effet ». Presqu’autant que les Pays-Bas, dont les préoccupations ont porté essentiellement sur les questions techniques relatives au nettoyage du fichier électoral ainsi qu’à l’application des mesures de décrispation du climat politique.
Marches qui ne mènent nulle part
Aucune complaisance n’a été affichée à l’égard des marches de contestation de la voie électorale inspirée par quelques éminentes têtes couronnées de l’église catholique romaine en RD Congo lors de cette réunion. La Russie de Vladimir Poutine est même allée plus loin que les autres Etats membres du conseil de sécurité en soulignant « la bonne foi du gouvernement congolais attestée par l’adoption des lois électorale et de finances ainsi que du calendrier des élections », et en invitant plutôt l’opposition à participer au processus électoral. Quant à la toute puissante Chine, qui s’est déclarée « prête à aider la RD Congo », elle a invité les acteurs de la région à y jouer un rôle important. Tandis que le Koweït, pays fournisseur des machines à voter qui conditionnent la tenue des scrutins électoraux aux dates prévues par la CENI, elle a invité les Nations-Unies et l’Union Africaine à aider le gouvernement de la RD Congo à tenir ses engagements.
L’opposition radicale, qui s’était invitée au dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine à Addis-Abeba pour tenter de s’assurer de sympathies continentales à son projet de transition sans Kabila, ne pourra nullement compter sur les Etats Africains. Lundi dernier à la plénière du conseil de sécurité, les Africains se sont exprimés sans ambages et à l’unisson en faveur des élections et du processus enclenché à cet effet. L’Ethiopie a insisté sur la nécessité de « ne pas diaboliser le gouvernement de la RD Congo » et appelé tous les acteurs politiques du pays à « faire preuve de retenue et à respecter l’Accord de la Saint Sylvestre ». De même que la Guinée Equatoriale qui a appelé à soutenir le gouvernement ainsi que toutes les forces vives de la RD Congo. La Côte d’Ivoire d’Alassane D. Ouattara a elle aussi demandé « l’implication de tous les acteurs politiques dans l’instauration d’un climat politique apaisé ».
L’opposition s’est trompée de cheval
Les organisations politiques régionales se révèlent plus déterminées encore sur la question de l’alternance pacifique au sommet de l’Etat en RD Congo. 72 heures avant la tripartite au sommet RD Congo – Angola – Congo-Brazzaville qui s’est tenue à Kinshasa mercredi 14 février 2018, le représentant de la SADC au conseil de sécurité des Nations-Unies a dénoncé l’existence de groupes armés terroristes en RD Congo et assuré l’organisation mondiale de l’engagement du chef de l’Etat de son pays, l’Angola, « à promouvoir la paix et la stabilité dans la région avant, pendant et après les élections ». En se prononçant sans ambages contre tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à un coup d’Etat en RD Congo, les présidents Joao Manuel Gonzalves Lourenco d’Angola et Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville qui ont pris part à la tripartite de Kinshasa pour le compte de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale ont abondé dans le même sens.
Les idées comme celle d’une « transition sans Kabila », autant que de « médiocres à dégager », répandues aux quatre vents par les radicaux de l’opposition et leurs mentors ont été carrément balayées du revers de la main par les décideurs internationaux et régionaux.
J.N.
COMMUNIQUE FINAL SANCTIONNANT LA RENCONTRE ENTRE LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO