C’est une femme africaine ordinaire comme il en existe très peu ces jours-ci qui a quitté la terre des hommes loin de ses terres ancestrales, le 2 février 2018 dans la polyclinique bruxelloise Saint Pierre. Maman Pauline Washokenyi Dondja, mère de 11 enfants et marraine de 16 autres issus de deux lits de son défunt époux, Charles Wemambolo, a été portée en terre dimanche 11 février 2018 à la Nécropole entre Ciel et Terre, un cimetière cossu de la capitale de la RD Congo où son corps a été rapatrié deux jours plus tôt .
L’événement qui a focalisé l’attention d’une grande partie de l’opinion serait passé inaperçu si parmi les 11 enfants mis au monde par cette dame née à Lodja en 1935 ne figurait pas, entre autres, un certain Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement de la RD Congo depuis plusieurs années. Un peu abasourdie, l’opinion publique kinoise et rd congolaise a ainsi découvert que l’homme qui défend les thèses nationalistes du pouvoir kabiliste en place depuis 2006 est un être humain comme beaucoup d’autres, né au milieu d’un famille nombreuse. Maa Po, ainsi qu’on l’appelait affectueusement, c’était une mère de 6 dames et 5 messieurs dont 2 ne sont plus de ce monde. Mais aussi une grand-mère pour 67 petits-enfants ; et arrière-grand-mère pour 31 autres individus.
Madame Pauline Washokenyi Dondja était une femme de caractère. Elle a quitté le monde à l’âge de 83 ans, après avoir pleinement assumé et rempli son rôle parmi les humains. Y compris en opposant une résistance miraculeuse grâce à sa foi en Dieu le Père, contre une affection rénale née dès 40 ans d’âge, en 1975. Impossible de ne pas marquer les esprits et son monde dans ces conditions d’existence exceptionnelles pour une maman ordinaire. Et tout ce que Kinshasa compte de personnalités politiques et de notabilité lui en a su gré.
Arrivé à par un régulier de SN Brussels vendredi 9 février dans la soirée, le corps de Maman Pauline a été conservé à la morgue de l’Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa. La levée de la dépouille mortelle s’est déroulée samedi en début d’après-midi devant une foule nombreuse de personnalités politiques, membres de famille, amis et connaissances, qui ont rehaussé de leur présence la veillée mortuaire en la salle Kin-Miséricorde sur avenue Prince de Liège à Kinshasa.
Dimanche 11 février, date anniversaire du premier de ses garçons, en l’occurrence le ministre Lambert Mende Omalanga, Maa Po été conduite à sa dernière demeure au cimetière de la Nécropole entre Ciel et Terre, non sans avoir reçu des hommages remarqués. Notamment, celui du 1er ministre Bruno Tshibala Nzenzhe accompagné de tout le gouvernement et d’une belle brochette de dignitaires, députés, sénateurs, officiers généraux des FARDC; et celui encore plus lourd de symbole d’une de ses arrières petite-fille, Khalissy Laissnez, une fillette d’un peu plus d’un an, de nationalité belge. Invitée par sa mère Laetitia, l’aînée des filles de Lambert Mende à prononcer un mot de circonstance, la fillette confondue par le faste de la cérémonie d’hommage à son aïeule a plutôt entonné un « happy birthday to you Pépé » pour son grand-père, le ministre Mende, qui a ému toute l’assistance.
Jean-Pierre E. MUKUNA.