Les Églises autochtones traditionnelles Ngunza et Mpeve Ya Longo ont été reçues en audience par les ministres de l’Aménagement du territoire et rénovation de la ville, Félix Kabange Numbi, et de l’Urbanisme et habitat, Joseph Kokonyangi. Ils reprochent à l’Eglise catholique de mettre les fidèles dans la rue comme moyen de pression pour amener le pouvoir à respecter les accords de la Saint-Sylvestre.
Au cours de son échange avec les deux membres du gouvernement, la délégation a dénoncé la manipulation de la population par certaines églises qui prétendent faire respecter l’accord politique de la Saint- Sylvestre. Pour le porte-parole des églises autochtones, l’ambassadeur Mangelesi Lubasa, « il n’est pas possible de tolérer les appels aux marches et à l’utilisation des églises comme moyen de pression politique ».
« Nous sommes venus dire que nous ne sommes pas d’accord avec les appels aux troubles lancés par les catholiques, nous sommes contre cela et nous lançons une mise en garde à cette confession religieuse, à l’opposition, à la majorité présidentielle et à la société civile. Le pays appartient à tous et nous n’avons pas besoin de troubles », a-t-il martelé.
Mangelesi Lubasa a ajouté : « Nous ne semons pas des troubles, les prêtres ne peuvent pas inciter les gens à la désobéissance civile. C’est pourquoi, nous nous sommes levés pour dire plus jamais ça, tout doit se passer dans la paix. .. »
Tout en promettant que les églises autochtones traditionnelles feront désormais entendre leur voix sur tout ce qui se passera dans le pays, Mangelesi sollicite leur prise en compte par le protocole d’Etat. Ces églises voudraient, en effet, qu’un texte juridique soit promulgué par le chef de l’Etat en leur faveur pour qu’elles soient reconnues « au même titre que les huit autres confessions religieuses ». Réagissant à ces propos, Félix Kabange Numbi a réitéré son soutien à cette approche des églises autochtones d’Afrique et a promis le soutien de l’Etat pour que ces communautés soient prises en compte au même titre que les autres confessions religieuses. « Ce que ces églises réclament est une chose qui est normale. La RDC est un État laïc, il n’y a aucune confession religieuse qui puisse prétendre à une quelconque suprématie sur les autres. De la même façon que les autres églises sont alignées au protocole d’État, celles-ci aussi doivent être alignées au protocole d’État. Ce ne sera que justice », a fait savoir le ministre de l’Aménagement du territoire et rénovation de la ville.
La délégation a annoncé aux deux membres du gouvernement que les églises autochtones projettent un grand rassemblement religieux très bientôt. Les deux ministres ont été invités à y prendre part.
Avec Aline Nzuzi