Vendredi 16 décembre 2017, le ministère belge des affaires étrangères a conseillé à ceux de ses ressortissants dont le séjour en RD Congo n’est pas essentiel de quitter le pays. Et à ceux qui y resteraient d’exercer la plus grande vigilance lors de leurs déplacements, selon une dépêche de Belga publié le même jour. Le ministère belge des affaires étrangères déconseillait carrément les voyages vers la RD Congo à la suite des « tensions politiques », des « récentes mesures prises par les autorités afin de réprimer les droits et les libertés », de « l’expulsion de journalistes belges », des « rumeurs concernant la fermeture de certains aéroports », de la possible restriction des communications internet » et du « risque de nouvelles manifestations en République Démocratique du Congo ».
Publié à quelque 2 semaines de la marche prévue par l’église catholique romaine rd congolaise sous le couvert du Comité des Laïcs Catholique Chrétiens (CLCC), le 31 décembre 2017, le communiqué du ministère belge des affaires étrangères a suscité des interrogations dans l’opinion en général et chez certains observateurs. Notamment, comment le Royaume, dont l’aversion contre le pouvoir en place à Kinshasa n’est plus un secret, pouvoir savoir à l’avance qu’il surviendra des troubles susceptibles de mettre à mal la sécurité de ses ressortissants dans son ancienne colonie. C’est de quasi notoriété publique à Kinshasa : c’est de Bruxelles que partent tous les coups tordus pour pousser Joseph Kabila et sa majorité présidentielle hors du pouvoir par des voies insurrectionnelles. C’est à Genval (non loin de Bruxelles) qu’est née en juin 2016 la plateforme politique la plus radicalement opposée au pouvoir en place à Kinshasa, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, qui prône rien moins que le départ de Joseph Kabila du pouvoir et l’instauration d’une période de transition avant la tenue des élections. Et c’est également en Belgique (Bruxelles) que l’ancien envoyé spécial de Barack Obama dans la région des Grands Lacs, Tom Perriello, à rassemblé les mêmes opposants pour les remobiliser contre Joseph Kabila. Que la Belgique demande à ses ressortissants de décamper subitement ne pouvait que sentir le complot international, un de plus contre le pays de Lumumba.
Cependant, interrogé mercredi 27 décembre par Le Maximum, une source crédible à l’ambassade belge à Kinshasa a catégoriquement nié et mis en doute les recommandations du ministère belge des affaires étrangères du 16 décembre 2017. Tout ce qu’on sait c’est qu’à la date de la publication de la dépêche de Belga, des journalistes belges de la VRT et de VTM avaient été expulsés de Kinshasa. Didier Reynders, le vice-premier ministre et ministre belge des affaires étrangères s’était empressé de condamner la décision qu’il attribuait au gouvernement rd congolais … au nom de la liberté et du droit d’informer. Même s’il semble que les confrères belges ne disposaient pas d’accréditations leur permettant d’exercer cette liberté d’informer. Arrivé vendredi 15 décembre à Kinshasa, les équipes de VRT et de VTM tentaient encore d’obtenir leurs accréditations lorsque les services d’immigration les avaient reconduit vers l’avion en partance pour Bruxelles, renseigne la même dépêche de Belga.
J.N.