Elle aura porté haut, très haut, l’étendard de la jeunesse rd congolaise et africaine, tout au long de l’année 2017 qui tire à sa fin. Et le continent lui en a su gré. Notre jeune compatriote Francine Muyumba a terminé l’année 2017 comme elle l’a commencé : au front, engagée activement dans le combat pour l’épanouissement de la jeunesse. Jeudi 21 décembre, elle a été brillamment réélue à la tête de l’Union Panafricaine de la Jeunesse (UPJ), l’instance continentale qu’elle dirige de main de maître depuis ces trois dernières années. La congolaise, diplômée en journalisme de l’Université de Windhoek (Namibie), a raflé la mise devant deux concurrentes, une tchadienne et une gambienne. En raison, entre autres, de l’extraordinaire visibilité qu’elle a su offrir à l’Union Panafricaine de la Jeunesse pendant tout son mandat. « C’est notre bilan qui nous a sauvé », a-t-elle reconnu à son retour à Kinshasa, samedi 23 décembre, assurant qu’il « … s’agit d’une victoire de toute la République Démocratique du Congo et je rends hommage au Chef de l’Etat qui croit en la jeunesse du pays. Je remercie également tous les Etats membres de l’Union Africaine. Ça n’a pas été facile … ».
L’UPJ, c’est l’ex Mouvement de la Jeunesse Panafricaine créé par les pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1962 pour rallier la jeunesse à la cause de la libération du continent. Elle est devenue L’Union panafricaine de la jeunesse (UPJ) en 2003 et constitue l’organe suprême des mécanismes nationaux de coordination de la jeunesse dans le continent africain. Elle est le principal organe de la jeunesse au niveau continental et jouit du prestigieux statut d’organe spécialisé au sein de l’Union Africaine. L’organisation, dont le siège est basé à Khartoum (Soudan). Elle est régulièrement consultée par l’Assemblée des Chefs d’Etat et de gouvernement, le Conseil exécutif et les conférences permanentes de l’Union Africaine sur toutes les questions relatives à la santé, à la jeunesse, à l’éducation et au genre.
Agée de 29 ans à peine, la jeune Francine Muyumba réélue à la tête de la structure fédératrice de la jeunesse africaine s’est révélée une battante idéaliste à l’idéalisme patriotique et panafricaniste chevillé dans l’âme qui met à profit tous les moyens à sa disposition pour pousser son pays et le continent africain tout entier vers l’émergence. Elle n’en fait pas mystère du reste, lorsqu’elle déclare à la presse après son élection qu’elle s’était préparée à sa reconduction à la tête de l’organisation continentale : « Ce n’est pas facile d’être reconduit au niveau de l’Afrique. C’était un combat mais nous étions préparées. Nous avons parlé avec d’autres Etats pour défendre notre mandat », a-t-elle expliqué. Une perspicacité qui résume toute la personnalité de la présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse.
Tout au long de son premier mandat à la tête de l’UPJ, Francine Muyumba aura particulièrement œuvré au renforcement des relations avec la Commission de l’Union Africaine afin de placer la jeunesse au centre de la prise de décision au niveau de l’organisation continentale. Elle a ainsi facilité la communication intergénérationnelle et l’inclusion de la voix des jeunes dans les débats sur les questions politiques à travers l’Afrique. La rd congolaise a particulièrement a travaillé avec l’ancienne présidente de l’Union africaine Nkosazana Dlamini Zuma, à la création des fonds continentaux pour le développement des jeunes.
Francine Muyumba a usé de l’essentiel de son premier mandat pour se livrer à un vibrant plaidoyer en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes et de la création d’emplois pour les jeunes comme des pistes de promotion de la paix, de la stabilité et du développement du continent africain. Elle a également porté les préoccupations et desiderata de la jeunesse africaine auprès des plus hautes instances des Nations Unies à New York. C’est grâce à son entregent que l’Union Panafricaine a eu l’opportunité de prendre la parole à l’Assemblée Générale des Nations Unies au nom de la Jeunesse Africaine de la Jeunesse en plus de cinquante ans d’existence. Elle a aussi travaillé en étroite collaboration avec l’Envoyé des Nations Unies pour la jeunesse afin de faire passer à son niveau les problèmes qui affectent les jeunes du monde entier.
En tant que présidente de l’UPJ, Muyumba a renforcé sa collaboration avec les organisations internationales et l’Union Africaine à travers son travail dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, la Charte Africaine de la Jeunesse et le Programme de Développement Durable 2030 des Nations Unies. On l’a aussi vu, et entendu, au Sommet mondial des femmes de São Paulo, à l’Assemblée générale des Nations Unies, au premier Forum mondial de la jeunesse sur la paix et la sécurité à Amman, aux sommets des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine.
Sur le continent africain comme en République Démocratique du Congo, Francine Muyumba aura été active sur tous les fronts où se sont débattus les problèmes de la jeunesse, « toujours entre deux avions, sillonnant les capitales africaines », rapportent nos confrères de Jeune Afrique. « Alpha Condé, Idriss Déby Itno, Jacob Zuma, Macky Sall, Uhuru Kenyatta… On ne compte plus les chefs d’État qui lui ont ouvert les portes de leur palais ». Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que la rd congolaise Muyumba porte les destins de la jeunesse continentale sur ses épaules. Parmi ces derniers plaidoyers, le véritable cri de révolte qu’elle a lancé face au scandale de la vente des migrants en Libye. « C’est un acte inhumain et totalement inacceptable » peut-on lire dans un communiqué qu’elle signé récemment et dans lequel elle appelle notamment à la mise en place d’une commission chargée d’enquêter, d’établir la vérité et de punir les auteurs de ces atrocités. Ce 18 novembre 2017, la présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse a rappelé aux décideurs du continent l’urgence de l’opérationnalisation du Fonds Africain pour le développement de la Jeunesse, dont la constitution avait été adoptée peu auparavant par les Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine à Addis-Abeba. Mais aussi, à accélérer leurs politiques sur les jeunes afin de leur permettre de se sentir mieux chez, plutôt que d’aller à l’aventure … en passant par les fourches caudines des trafiquants d’êtres humains et autres passeurs cyniques de la mer Méditerranée via la chienlit libyenne ou ailleurs.
C’est donc sans surprise que Francine Muyumba a été signalée à Abidjan en Côte d’Ivoire, une dizaine de jours plus tard. En marge du sommet de l’Union Africaine, la très efficace présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse tenait à y faire entendre sa voix au forum sur le développement économique et l’emploi tenu le 27 novembre dans la capitale Ivoirienne. Le développement économique, l’investissement dans la jeunesse, les migrations … qui y étaient débattus constituaient des thèmes qui lui tiennent d’autant plus à cœur que les résolutions du forum étaient destinées à être présentées aux Chefs d’Etats du continent réunis en sommet quelques jours plus tard. Le terrain était propice pour y essaimer ses convictions : « En Afrique, la majorité des dirigeants sont égoïstes. Il y a trop peu de politiciens qui pensent aux autres », a-t-elle lâcher avec ce franc-parler parfois déroutant qui la caractérise. Au mois de septembre 2017, la présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse avait déjà pu présenter les mêmes préoccupations aux leaders du monde en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York.
Dans son pays, la RD Congo, la porte-étendard de la jeunesse africaine ne se ménage pas non plus. On l’a vu dans la quasi-totalité des provinces du pays, au four et au moulin dans la lutte pour l’emploi des jeunes. C’est à ce titre qu’elle accompagne le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, Michel Bongongo, partout où il est question de la mise en œuvre de la politique du rajeunissement de l’administration publique décidée par le président Joseph Kabila et son gouvernement.
Le 1er novembre 2017, l’infatigable Francine Muyumba invitait de nouveau avec insistance les dirigeants du continent à investir dans la jeunesse : «Nous lançons un appel à ceux qui ne l’ont pas encore fait de le faire afin de promouvoir l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes pour endiguer le mouvement de migration clandestine vers l’Europe», avait-elle déclaré.
Réélue à la tête de l’UPJ, Muyumba a toujours clairement indiqué son souci de consacrer son mandat aussi à la jeunesse de on pays, la République Démocratique du Congo. Samedi 23 décembre à son retour de l’assemblée électorale de Khartoum au cours de laquelle elle s’était vu confiée un deuxième mandat, elle a déclaré : « Il s’agit de voir comment faire le suivi sur les acquis de notre premier mandat et me focaliser sur la jeunesse de mon pays. Je pense qu’il y a encore plusieurs défis à relever ici au niveau de notre pays. Il y a le travail qu’on a entamé avec le gouvernement notamment le rajeunissement de la Fonction publique. Espérons que ce mandat sera celui qui nous permettra de traduire la volonté de la jeunesse congolaise de voir sa vie s’améliorer et de voir le gouvernement réaliser certains grands projets en faveur de la jeunesse de notre pays ». Qui dit mieux ?
J.N.