Encore un appel à battre le pavé lancé par les radicaux de l’opposition dite radicale sous couvert d’organisations citoyennes ou de la société civile qui peine à tenir la route. Jeudi 30 novembre 2017, les populations rd congolaises n’ont quasiment pas suivi le mot d’ordre appelant à manifester en signe de protestation contre le maintien de Joseph Kabila au pouvoir à fin décembre prochain, ou contre un processus électoral dont le bout du tunnel est de plus en plus visible depuis la publication du chronogramme électoral.
A Kinshasa la capitale de la RD Congo, véritable image en miniature du reste du pays, jeudi 30 novembre aura été une ville dans la torpeur. Comme d’usage depuis quelques années, la majorité des kinois est demeurée à la maison le temps de voir venir. Un temps qui dure généralement une partie de l’avant-midi. Par la suite, tout le monde a normalement vaqué à ce qui reste d’occupations lorsque les flux d’habitants qui convergent vers les centres d’activités, le centre-ville et les communes riveraines, n’est plus très fluide : une ville au ralenti.
Tout le contraire des quartiers périphériques qui ont appris à survivre aux appels réguliers aux villes mortes lancés par des acteurs de l’opposition qui ne vivent pas au jour le jour comme le Congolais lambda. La quasi-totalité de marchés et wenze qui approvisionnent les ménages en aliments ont ouvert. Sur la route de l’aéroport international de Ndjili, l’imposant Marché de la Liberté, construit par les soins de Mzee Laurent-Désiré Kabila pour réduire l’afflux des kinois de l’Est de la capitale vers le centre-ville a bien joué le rôle pour lequel il a été conçu. Le lieu de négoce en tous genres a fonctionné à pleins rendements, selon des témoins. La même activité a été observée aux marchés de Matete dans la commune du même nom, et à celui de Gambela dans la commune de Kasavubu, tous deux lieux d’approvisionnement des ménagères qui n’ont que dalle de slogans d’opposants qui n’ont rien gagné en crédibilité depuis 2011.
Jusqu’au moment où Le Maximum mettait sous presse, en fin de soirée jeudi 30 novembre 2017, aucune de ces statistiques macabres dont sont si friands les médias dits globaux n’avait été rendue publique. Parce que des morts ou de blessés graves, il n’y en a point eu dans la capitale. C’est à peine si des informations faisant état de tension à l’université de Kinshasa ont circulé. Un groupe de « camarades 0 », ainsi qu’on appelle les étudiants en RD Congo, qui tentait de joindre le Rond- Point Ngaba quelques km plus bas vers les communes de Ngaba et de Kalamu en a été empêché par des éléments des forces de police. Aucune jonction entre les étudiants et les casseurs des quartiers chauds et surpeuplés de Livulu, Lemba et Ngaba n’a été possible. Suffisant pour que les foules attendues pour mettre à feu et à sang la ville selon un schéma bien rôdé par les extrémistes de l’opposition dans leur apogée fasse défaut à des leaders exsangues qui, livrés à eux-mêmes n’ont pas osé mettre le nez dehors pour défier le « pouvoir » honni.
Faute de tueries à brandir comme des trophées, les organisateurs de la fantomatique marche de jeudi en ont été réduits à se poser en victimes de tracasseries autour d’une « manifestation non autorisée ». Interdit de rejoindre les quelques combattants qui flânent habituellement devant la permanence du parti sur le petit boulevard à Limete, Félix Tshisekedi a dénoncé la dispersion de ces troupes clairsemées par des véhicules de la police. “Nous sommes encore à la maison, quasiment séquestrés par la police. On ne sait pas bouger. C’est un marquage à domicile. La police est stationnée devant la résidence. Il y a eu des tirs de gaz lacrymogène pour disperser les militants qui étaient venus nous accompagner. Là, je ne sais pas dire si ça pourra être possible de sortir pour le moment parce que la police est devant le portail. Au coin de la rue aussi, une dizaine de policiers est stationnée. Il y a même du gaz tombé dans la parcelle. Ils ont tiré depuis l’extérieur”, a déclaré Michée Mulumba, attaché de presse de l’héritier biologique du défunt sphinx de Limete. Le Général Sylvano Kasongo, le commissaire provincial de la Police nationale congolaise (PNC) nommé en remplacement du Général Célestin Kanyama, est personnellement descendu sur les lieux pour que force reste à la loi, après que des policiers aient été fauchés par des « manifestants » en 2016. Certains auteurs de ces coups de main comparaissent depuis une semaine devant la Haute Cour Militaire à la Gombe.
L’Ecidé Martin Fayulu et Jean-Marc Kabund se sont quant à eux carrément présentés en victimes, annonçant qu’un véhicule de la police les avait embarqués vers une « destination inconnue », selon l’expression consacrée pour faire état d’une arrestation administrative pour troubles à l’ordre public depuis la période de la lutte contre la dictature mobutiste.
Par la suite, il s’est avéré qu’en réalité les deux grandes gueules de l’opposition radicale avaient été placées en garde à vue au commissariat de police de Limete avant d’être relaxées après les vérifications d’usage dans toutes les polices de la planète en pareilles circonstances.
La bonne vieille recette consistant à défier les autorités en battant le pavé contre leur avis ne tient manifestement plus la route. Le mieux, notent la plupart d’observateurs, est de quérir la collaboration des municipalités comme l’exigent les lois de la République, pour se faire entendre.
J.N.