Le Président de la CENI, Corneille Nangaa, a fait le point sur l’état des avancées du processus électoral et en a présenté les perspectives aux assises de l’atelier d’évaluation citoyenne de la mise en œuvre de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016. Organisé par l’Institut Alternatives Citoyennes pour la Gouvernance Démocratique (I-AIGGD asbl), cette séance a connu la présence de Mme Elodie Ntamuzinda, membre de l’Assemblée plénière de la CENI.
La salle ARCHE des Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie, dans l’enceinte des cliniques Ngaliema dans la commune de la Gombe, a ainsi servi de cadre, jeudi 09 novembre 2017, à une séance d’échanges sur les sujets d’actualité électorale, parfois polémiques, qui nécessitaient une mise au point technique du Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), après la publication du calendrier électoral.
Etat des lieux du processus électoral
Il était essentiel pour le Numéro 1 de l’institution d’appui à la Démocratie de faire le point sur le processus électoral dans sa globalité au moment où les opérations de l’identification et de l’enrôlement des électeurs viennent d’atteindre près de 44 millions d’électeurs enrôlés, assure une dépêche de la centrale électorale parvenue au Maximum. Ces données encore brutes doivent passer à l’étape de traitement et de consolidation. Elles marquent indéniablement un succès dans le cheminement du processus électoral au regard de nombreux défis et contraintes qu’a dû surmonter la Commission Electorale Nationale Indépendante depuis le lancement des opérations en juillet 2016 dans la province pilote du Nord Ubangi.
Fidèle à sa démarche pédagogique et explicative, le Président de l’organe en charge de l’organisation des élections a exposé à l’assistance le fonctionnement du système automatique de détection des doublons biométriques potentiels, le logiciel AFIS ou ABIS. Ce dispositif constituera la seconde phase relative à la consolidation et au traitement de la base des données des électeurs.
Dans le but de garantir la fiabilité du fichier électoral, Corneille Nangaa a déclaré que son institution reste ouverte à un audit externe susceptible de rassurer les parties prenantes au processus électoral.
Activités critiques du Calendrier électoral
Corneille Nangaa a expliqué à ses interlocuteurs que au terme de la clôture des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs ainsi que la consolidation du fichier électoral, interviennent les différentes activités du chemin critique du Calendrier électoral, notamment : la répartition des sièges par circonscription ; l’inscription des candidatures ; la commande, la production et la livraison des matériels sensibles ; le déploiement des matériels ; le recrutement, la formation et le déploiement des agents électoraux ; les scrutins : vote et dépouillement, le 23 décembre 2018 ; le ramassage et l’agrégation des résultats ; le contentieux suivi de la proclamation définitive des résultats.
Pour le président de la CENI, les organisations de la société civile doivent s’approprier le calendrier électoral pour sa mise en œuvre car la CENI ne ménagera aucun effort pour arriver au but : organiser les scrutins dans le respect de ce calendrier.
Pour optimiser le processus électoral qui souffre en partie du manque d’un registre national de la population, deux pistes sont préconisées: la rationalisation du mode de scrutin par la loi, d’une part et, l’usage des technologies de l’information et de la communication, en l’occurrence la machine à voter, d’autre part. Outre le fondement juridique des élections, ces pistes s’inscrivent dans l’esprit de l’Accord de la Saint Sylvestre notamment en son chapitre IV, IV.4 qui invite la CENI, le Gouvernement et le CNSA de « … explorer les voies et moyens de rationalisation du système électoral pour réduire les coûts des élections ».
Corneille Nangaa s’est attelé à développer son argumentation sur les modifications à apporter à la loi électorale ainsi qu’au système électoral et son mode de scrutins proportionnels qui a entrainé une série d’effets pervers et paradoxaux. Les pistes en vue de la diminution du nombre des candidatures, le format du bulletin de vote, le nombre pléthorique des partis politiques ou encore le seuil de qualification des candidats et autres problématiques ont été mis sur la table des prochaines discussions par le Président de la CENI qui a véritablement pris sa tunique d’expert électoral.
A l’issue de sa présentation, Corneille Nangaa a indiqué à la presse que : “nous étions à cet atelier de la société civile sur l’évaluation de l’accord. Une évaluation citoyenne, ça nous a permis de faire l’état des lieux du processus et de mobiliser les uns et les autres pour nous dire que le calendrier ainsi publié, sa réalisation dépend de chacun et les contraintes ont été publiées et la Société Civile s’est appropriée de cet outil pour commencer la sensibilisation et pour commencer à faire son travail. Entretemps, c’était l’occasion pour dire que la distraction est derrière nous et regardons décembre 2018 pour qu’on arrive à ces élections que le peuple attend”.
H. OTSHUMBA