«Et alors ! N’est-il pas toujours présumé innocent dès lors qu’il n’a pas encore été formellement condamné, ses avocats ayant interjeté appel ?», rétorqueraient non sans raison avocats et partisans de Jean-Pierre Bemba !
Cette répartie a de quoi désarmer, surtout si on tient compte du fait que tout ce beau monde continue de contester l’acte principal d’accusation contre le chairman du MLC, fondé sur l’argument de l’autorité exercée sur les troupes de la branche armée du MLC sur le terrain des opérations à Bangui, en République Centrafricaine !
JPB se défend et soutient qu’il n’a jamais dirigé les auteurs des exactions de Bangui, les troupes dont question ayant été placées sous commandement militaire des forces gouvernementales centrafricaines.
Huit ans après ces événements, la bataille judiciaire à la Cour pénale internationale tourne toujours autour de ces arguments de l’accusation et de la défense.
Or, que se passe-t-il au MLC depuis l’incarcération du chef ? Comment fonctionne l’ancien mouvement rebelle converti en parti politique ?
Tout le monde peut le constater : les ordres partent toujours de La Haye, réduisant le secrétaire général du parti à un rôle d’huissier exécutant.
Le dernier acte de gestion du parti en date, ce rapprochement Rassop/Limete – MLC qui a permis à Félix Antoine Tshilombo – pourtant résidant depuis une trentaine d’années en Belgique – de se souvenir activement, pour la toute première fois, du prisonnier en détention à la CPI depuis 2008.
Et que rapporte Fatshi à l’issue de son premier tête-à-tête fort éloigné des terres nationales ? Une consigne commune l’engageant avec Jean-Pierre Bemba à chasser Kabila, c’est-à-dire, encourageant ses hommes à œuvrer au schéma du soulèvement populaire ou au coup d’Etat en RD Congo. Fatshi l’a affirmé à son retour de La Haye il y a une semaine, et on peut le croire, parce que JPB et son parti n’osent pas le désavouer.
Mais, ne voilà-t-il pas qui peut faire vaciller la ligne de défense du chairman à la CPI ? Il suffit que l’accusation fasse état des consignes de direction du MLC émanant des cellules de La Haye pour que le principal argument de la défense de JPB, basé sur l’impossibilité de diriger ses troupes à distance, s’effondre comme un château des cartes. Car même absent du pays, Jean-Pierre Bemba demeure le « maître » des temps et des circonstances au sein du MLC. Lui seul est aux commandes des opérations !
NDL
@omernsongo