Amnesty International n’est pas d’accord avec le refus de la CPI d’accorder la liberté provisoire à Laurent Gbagbo. L’organisation non gouvernementale internationale dénonce une violation de la présomption d’innocence de l’accusé qui a déjà passé plusieurs années derrière les barreaux.
C’est la cession néerlandaise d’Amnesty International qui enfonce le clou contre la CPI, accusée de partialité dans le procès Gbagbo. Dans une note, l’organisation pointe le manque d’équité de la Cour Pénale Internationale vis-à-vis de Laurent Gbagbo. Cette organisation internationale des droits de l’Homme dénonce ce refus non fondé de la cour de mettre en liberté provisoire l’ex-président de la Côte d’Ivoire.
La Chambre d’appel de la CPI avait rejeté la dernière demande de la défense de Laurent Gbagbo sous le prétexte qu’elle avait commis une erreur technique dans sa démarche. L’avocat de Laurent Gbagbo, Me Altit Emmanuel, aurait rédigé son recours sans tenir compte des modifications apportées récemment aux articles cités par lui pour fonder sa demande de libération conditionnelle de l’ex-chef d’État.
Amnesty International conteste cet argument de la CPI qui assure avoir pris cette décision « dans l’intérêt de la Justice ». « Considérant que la Cour était saisie sur le droit à la liberté d’un accusé privé de liberté pendant près de six ans en attendant son procès, et que le cadre juridique de la CPI montre l’obligation d’appliquer et d’interpréter la loi conformément aux droits de l’Homme et aussi de respecter les droits de l’accusé, l’intérêt de la justice aurait été d’avoir une approche plus indulgente », estime la juriste de l’organisation.
Les droits de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé bafoués par la CPI
Bien que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé soient accusés de crimes graves, leur présomption d’innocence et leur droit de demander une mise en liberté provisoire ne peuvent être remis en question, selon le bureau néerlandais d’Amnesty International.
Selon cette ONG, la CPI doit faire preuve « d’équité », même sur les « questions de procédure ».
Il faut noter que la crédibilité de la CPI est fortement remise en doute dans l’opinion internationale. Un organe de presse français, Mediapart, a récemment fait étalage de preuves de la collusion existante entre le premier procureur de cette cour, Luis Moreno-Ocampo, et les adversaires politiques de Laurent Gbagbo. Ce dernier, en violation de toutes les procédures, a manoeuvré avec des diplomates français proches d’Alassane Ouattara pour transférer Laurent Gbagbo en novembre 2011 de Korhogo à la prison de Scheveningen, près de La Haye.
Plusieurs documents montrent que ce procureur avait commencé à manoeuvrer contre Laurent Gbagbo alors que la crise poste-électorale pour laquelle il est emprisonné n’était pas encore déclarée.
B. DIYONGA E. (Afrique-sur7.fr)