La journée ville morte à l’appel du collectif d’actions de la société civile, CASC, a tourné au drame lundi 30 octobre à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Des affrontements violents entre manifestant et forces de l’ordre ont provoqué la mort de 2 personnes (1civils et 1 policier) et 18 blessés, selon le communiqué officiel de la Police Nationale Congolaise (PNC) lu sur les antennes de la Radio -télévision nationale congolaise (RTNC) par son porte-parole, le Colonel Pierrot Mwana Mputu.
Selon ce communiqué, l’Agent de police principal (APP), Kapalata Munganga, a été tué par lynchage des manifestants et un civil a été tué par une balle perdue. Le communiqué fait état de 2 policiers blessés admis aux soins intensifs dans un centre hospitalier de la place : le commissaire adjoint Kashola et l’APP Kakombe Biseka. Le sous-commissariat de police et le bureau du quartier de Majengo ont été saccagés et brûlés.
Les barricades enflammées placées sur la voie publique par les jeunes dans certains quartiers de Goma ont été évacuées par les forces de l’ordre pour faciliter la circulation de personnes et de leurs biens.
Par contre dans la province de la Tshopo la police a découragé les manifestants, et récupéré des bidons d’essences et des pneus d’entre les mains des manifestants.
La police a condamné l’instrumentalisation de la jeunesse par des acteurs politique qui selon elle, incite nos enfants à donner mort à autrui
Il a rappelé que les auteurs et co-auteurs et commanditaires de ces actes macabres seront arrêtés et traduits en justice pour répondre des griefs portés à leurs charges.
A Goma, c’est depuis 05 h 00 (des sources indépendantes parlent de 4 h 00) que les affrontements ont été signalés entre forces de l’ordre et manifestants sur les axes marchés Kisoko-Majengo et Mutonga-Katoyi. Des jets de pierre ont obligé les gomatraciens à se cloitrer chez eux jusqu’aux alentours de 10 heures du matin, des tirs d’armes légères étaient encore entendues ci et là. Pas de circulation, pas de vie, lundi 30 octobre 2017, Goma a pris des allures d’agglomération sous rébellion. « … des manifestants sont venus avec des machettes, des pierres et des couteaux jusqu’à les (policiers) prendre à partie. Ils ont tué le commandant adjoint d’un Sous-Ciat, son titulaire est blessé et se trouve à l’hôpital, tout comme un autre adjoint de Sous-Ciat … », a déclaré à la presse locale Placide Nyembo, Commissaire de la PNC au Nord-Kivu, qui accuse les manifestants d’avoir ravi deux armes aux policiers. « Ce ne sont pas des manifestants normaux, ce sont des brigands, des bandits. Ils ont ravi deux armes de la police et nous avons réussi à les récupérer. La population doit dénoncer ces manifestants qui barricadent la route. Ce sont des malfaiteurs qui ne veulent pas que les gens puissent vaquer à leurs occupations. Il faut dire que ce sont des malfrats », a-t-il expliqué.
Pour Dieudonné Mamicho, le Maire de Goma, les troubles enregistrés dans la partie nord de la capitale du Nord-Kivu sont l’œuvre d’un mouvement insurrectionnel, compte tenu des tracts largués la veille, qui appelaient «à la révolte, à l’incendie des bâtiments publics ». « Il ne s’agit pas d’une marche mais d’un mouvement insurrectionnel puisque chaque fois qu’il y a une marche, on écrit à l’autorité administrative locale mais rien nous a été communiqué et nous avons été surpris le matin. Nous sommes en possession des tracts qui ont circulé depuis hier, c’est pour cette raison que la police a été larguée très tôt le matin dans la rue (…) pour vous confirmer qu’il s’agit d’une insurrection, en date du 26 octobre dernier, nous avons arrêté un certain Chance Kombi qui avait avoué qu’il était Maï-Maï et qu’il venait avec son frère, faire une incursion dans la ville. Le dossier a été instruit et transmis à l’auditorat », a expliqué Dieudonné Mamicho à la presse.
J.N. & M. L.