De l’ancien conseiller d’Etienne Tshisekedi, on n’avait plus vraiment entendu parler depuis avril dernier, lorsque Valentin Mubake posait des conditions à la signature de l’arrangement particulier issu de l’Accord de la Saint Sylvestre au Palais du Peuple. Pressenti pour occuper un poste d’importance au terme du dialogue du Centre catholique interdiocésain où il avait représenté l’UDPS/Tshisekedi, Mubake s’était finalement vu préféré un autre fidèle lieutenant du défunt Tshisekedi, Bruno Tshibala, proposé par le Rassop/Kasavubu puis nommé 1er ministre pour le compte de l’UDPS. L’homme avait pris le parti de ronger son frein dans son coin jusqu’à cette invitation à la signature de l’arrangement particulier, le 27 avril au Palais du Peuple de Kinshasa. Qu’il a décliné poliment, au motif qu’il ignorait tout du contenu du document à signer. Parce que les 3 points de divergences qui avaient bloqué la finalisation de cet arrangement – la présentation et la nomination du 1er ministre, la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus électoral, et le chronogramme électoral – demeuraient pendant, selon lui. Et le demeurent encore aujourd’hui pour ce radical parmi les radicaux tshisekedistes.
Samedi 21 octobre à Kinshasa, Mubake Nombi a effectué son come back politique, non pas au siège de l’UDPS dont il est censé avoir été exclu, mais chez lui, dans sa résidence de Lemba, devant une poignée de combattants acquis à sa cause. L’objectif de cette sortie médiatisée de l’ancien conseiller d’Etienne Tshisekedi fut manifestement de se rappeler au bon souvenir de l’opinion et des combattants. En expédiant des salves de critiques contre ses compagnons du parti, le Rassop/Katumbi et naturellement le processus électoral en cours qui s’organise sans le natif de Bukavu au Sud Kivu.
Ainsi Mubake affirme-t-il, lui aussi, rejeter avec la dernière énergie – selon la formule consacrée – les 504 jours requis pour organiser les élections en RD Congo, qui renvoient la tenue des scrutins en avril 2019. « Plus temps à perdre à attendre le 31 décembre, il faut chasser Kabila du pouvoir maintenant », a expliqué Mubake à ses sympathisants. Tout en lançant un appel du pied au Président de la République : « Kabila doit sauver sa peau, plus les jours passent plus il lui sera difficile de la sauver. Il doit compter sur moi pour sauver sa peau », a assuré sans vraiment rassurer ses hommes, Valentin Mubake.
L’ancien conseiller d’Etienne Tshisekedi s’est également prononcé sur la succession du lider maximo à la tête de l’UDPS, essentiellement pour dénier au tandem Félix Tshilombo Tshisekedi – Jean-Marc Kabund le droit de convoquer le congrès du parti, selon l’article 26 des statuts de l’UDPS. L’homme parle plutôt de la convocation préalable d’un conclave pour mettre en place un directoire composé de 3 personnes chargées de diriger collégialement l’UDPS jusqu’au congrès qui désignera le successeur de son défunt président. Un directoire qui doit être composé par le président en exercice de la convention démocratique du parti ; le secrétaire général ; et le président de la commission électorale. Or, en dehors du secrétaire général, les deux autres personnes qui doivent co-diriger l’UDPS n’existent pas. « « Pierre Lumbi n’arrive même pas à la cheville de Tshisekedi pour qu’il puisse lui succéder à la présidence du Conseil de sages », clame Valentin Mubake Nombi.
J.N.