Décidément égal à lui-même, Vital Kamerhe Lwa Kaningini, le président fondateur de l’Union pour la Nation Congolaise. Depuis lundi 23 octobre 2017, il a décidé du retrait du représentant de son parti politique du gouvernement d’union nationale dirigé par l’UDPS Bruno Tshibala Nzenzhe.
Sous d’autres cieux, le départ du gouvernement de celui que la presse acquises aux causes des faiseurs des rois à travers le monde présente comme « un des principaux signataires de l’Accord censé sortir la République Démocratique du Congo (RDC) de la crise née du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila », aurait sérieusement bousculé l’échafaudage issu de la mise en œuvre chahutée de dudit accord. Mais cela se passe en RD Congo. Et l’acteur principal de ce qui est présenté comme une aggravation de la crise politique rd congolaise n’est autre que Vital Kamerhe. On peut trouver plus crédible, ainsi que le susurre à la rédaction du Maximum ce diplomate européen en place à Kinshasa depuis quelques bonnes années.
La foule n’a pas de mémoire ?
Le communiqué rendu public par l’UNC ne prête pas au doute : le parti kamerhiste « … décide du retrait du délégué de l’UNC du gouvernement, en la personne de M. Pierre Kangudia Mbayi, ministre d’Etat au Budget », lit-on sur ce communiqué qui ferait suite à une « évaluation du niveau d’application de l’accord de la Saint Sylvestre ». Au terme de laquelle l’UNC dénonce « le retard et la certitude de la non organisation des élections au 31 décembre 2017 ». C’est ici que le bât blesse ceux qui dans l’opinion rd congolaise n’ont pas oublié que c’est le même Vital Kamerhe qui, au plus fort du dialogue de la Cité de l’OUA, clamait haut et fort qu’on ne pouvait brûler la Nation RD Congo pour quelques mois de retard après le terme du second et dernier mandat présidentiel de Joseph Kabila. Tout autant que ceux qui dans la même opinion nationale, ne se souviennent guère avoir entendu VK (Vital Kamerhe) contester l’instauration d’une période pré-électorale associant l’opposition non-signataire de l’accord de la Cité de l’OUA à la gestion au sommet de l’Etat.
Mensonge effronté
Il y a donc anguille sous roche, mais pas bien loin. Parce qu’en affirmant lundi 23 octobre 2017 que « Notre présence au gouvernement avait une seule motivation, l’organisation des élections en décembre 2017 conformément à l’accord du 31 décembre, mais avec l’annonce de 504 jours par le président de la Ceni, on s’éloigne de cet objectif », Kamehre et ce qui lui reste de lieutenants mentent effrontément. Parce que plus au courant du délai incompressible de 504 jours à compte à partir de la fin de la révision du fichier électoral en cours, on ne trouve pas dans les travées de l’opposition politique en RD Congo. Candidat, certes malheureux, à la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA) mis sur pied par l’accord dit de la Saint Sylverstre, Vital Kamerhe ne fait sûrement pas partie des personnes qui ignoraient que la nouvelle institution d’appui à la démocratie avait pour principale mission de transgresser, au besoin, l’échéance voulue fatidique du 31 décembre 2017 pour permettre la tenue d’élections législatives nationales, provinciales et présidentielle.
A couteux tirés avec Kangudia ?
Il faut donc chercher les raisons de l’apparente volte-face kamerhiste ailleurs, dans la lutte de positionnement interne à un parti politique qui n’arrête pas de perdre les meilleurs de ses cadres depuis plusieurs mois. Une source à l’UNC confie au Maximum à cet effet, qu’en réalité, c’est Pierre Kangudia, le ministre d’Etat UNC au budget dans le gouvernement d’union nationale, qui est visé par la décision tonitruante du parti. Des rumeurs, qui remontent à plusieurs mois, donnaient les relations entre le tandem Kamerhe-Kangudia au plus mal. Elles ont été confortées, à l’occasion des opérations d’enrôlement des électeurs dans la ville province de Kinshasa par l’inscription très médiatisée de Pierre Kangudia Mbayi sur les listes électorales dans un centre de Lemba. Alors que la direction de son parti, mécontente de la réduction de son quota de représentation au sein de l’exécutif national, ruminait sans trop le dissimuler sans rancœur.
Mise à mort programmée
Le principal concerné par la décision de retrait de l’UNC, Pierre Kangudia, a été reçu par VK lundi 23 octobre 2017, selon le communiqué rendu public par le parti. Mais jusqu’au moment où Le Maximum mettait sous presse, rien n’indiquait que le ministre d’Etat en charge du budget pour le compte de l’UNC déposerait sa démission. Et à en juger par le climat politique au sein du parti kamerhiste où « les rats quittent la barque chavirante » sans discontinuer, il est plus que probable Kangudia refuse de lâcher le morceau. Auquel cas ce que certains confrères ont présente comme un événement pourrait se réduire à une vulgaire tentative de mise à mort d’un compagnon devenu peu sûr. Et ce ne serait que du Kamerhe tout craché.
J.N.