Lancé depuis mars 2008, le projet Pro-routes arrive à terme au mois de février 2018, dans plus ou moins 5 mois. Le pré-bilan n’est guère flatteur. Nombre des routes réfectionnées sur financement de la Banque mondiale, BM, se sont de nouveau détériorées. L’on croirait que ces routes n’ont été réhabilitées que pour la cérémonie d’inauguration.
La BM a engagé un cabinet malien, Afrique Audit et Conseil, pour tirer les choses au clair. La Banque mondiale intervient, en effet, en concertation avec d’autres bailleurs de fonds de la RDC dans le projet Pro-Routes. Le département britannique du développement international (DfID) a ainsi versé quelque 72,6 millions de dollars et 50 millions de dollars par l’IDA administrés par la Banque mondiale. Pro-Routes disposait donc d’un budget initial d’environ 123 millions de dollars.
Le coût total du projet inclut l’ensemble des financements provenant de la Banque mondiale et d’autres sources. La RDC s’est ainsi engagée à contribuer avec plus de 15 millions de dollars pour la réalisation dudit projet.
En vue des exercices 2016 et 2017, deux financements additionnels ont été ensuite approuvés depuis, d’abord 23 millions de dollars apportés par le DfID et 63,3 millions par l’IDA dans le premier cas et ensuite 125 millions de dollars de l’IDA dans le second. Grâce à ces financements additionnels, le projet Pro-routes devrait aménager un couloir de transport vers l’Ouganda afin de faciliter les échanges commerciaux régionaux. Le cabinet malien de consulting recruté par l’Etat r-dcongolais devrait singulièrement s‘employer à auditer des comptes liés à ce deuxième financement.
Le projet Pro-route vise, en priorité, le rétablissement durable d’un accès entre les capitales provinciales et les districts et territoires dans les trois ex-provinces de la Province Orientale, le Sud-Kivu et le Katanga démembré. Il vise précisément de rouvrir environ 1800 kilomètres de routes hautement prioritaires et d’en assurer l’entretien. Sa deuxième composante porte sur le renforcement institutionnel. Qui consiste, en pratique, au renforcement des capacités du ministère et des agences de gestion du secteur routier, notamment au niveau de la formulation d’une stratégie et d’une politique routière. Pro-Routes devrait également aider l’Etat r-dcongolais à se doter d’un d’une industrie de construction routière. La troisième composante comprend le Programme environnemental et social. Cette composante prévoit un appui à des institutions publiques comme l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et le ministère de l’Environnement, de la Conservation de la nature et du tourisme (MECNT) pour protéger les habitats naturels notamment des pygmées, la biodiversité et les forêts et respecter les lois en vigueur en R-dC. Enfin, la quatrième composante comprend le suivi et l’évaluation. Cette composante comprend les activités de suivi et évaluation (S&E) notamment la création d’un système de recueil de données routières et le programme environnemental et social.
Le projet Pro-routes a, cependant, permis de remettre en état 1.674 km de routes et de réduire ainsi les temps et coûts de transport, au 27 décembre 2016. Ce qui a largement amélioré les conditions de transport, notamment dans l’est et le nord du pays, et permis de desservir à nouveau des villes et des communautés isolées depuis plus de 20 ans. La BM met notamment en exergue les axes Kisangani-Buta-Dunia-Aketi et Kalemie-Fizi-Uvira. Près d’une année après, le gros de ces réalisations appartiennent au passé. Pourtant, selon la Banque mondiale, 29 % de ses engagements financiers en RDC portent sur les transports, tous modes confondus contre par exemple 15 % pour le secteur privé et l’agriculture, 16 % pour les secteurs sociaux et 6 % pour la gouvernance et les industries extractives.
POLD LEVI