Le Rapport National sur le Développement Humain 2016 (RNDH-2016) sur le thème «Croissance inclusive, développement durable et défi de la décentralisation en République Démocratique du Congo », a été officiellement lancé jeudi 28 septembre 2017 par le Premier Ministre, Bruno Tshibala Nzenzhe, et le Représentant Résident du PNUD, le Docteur Mamadou Diallo (représenté par Monsieur Alfredo Teixieira, Directeur Pays a.i) en présence d’une centaine d’invités de marque.
Il s’agit d’un rapport indépendant élaboré au niveau national par des experts de différents domaines, qui identifie sous un thème fédérateur les grandes questions et défis de développement et recommande des pistes pour l’élaboration des politiques et stratégies visant à réduire la pauvreté et à promouvoir le développement humain durable, explique-t-on.
C’est depuis 1990 que le PNUD appuie la préparation et la publication de ces rapports nationaux qui présentent la situation du développement humain du pays de la période. L’intérêt de ces rapports est qu’ils ne se limitent pas seulement à soulever des questions mais proposent également les solutions sous forme de politiques et recommandations.
Le Rapport 2016 est le 6ème de la série. Il s’interroge sur l’inclusivité de la croissance, la durabilité du développement et la gouvernance administrative pouvant garantir le développement humain pour toutes et tous. Le rapport relève que l’Indice de développement humain s’est établi en 2015 à 0,464, légèrement supérieur au 0,435 calculé par le Rapport mondial sur le développement. Il est en progression par rapport à 2014 malgré les difficultés que le pays a connues du fait des soubresauts de la conjoncture nationale et internationale. Toutefois, au-delà de ces chiffres encourageants, le pays demeure dans la catégorie des pays à Indice de développement humain très faible et couvre de larges disparités qui sont perceptibles sur les plans socioéconomique, politique, administratif et du développement durable. C’est ainsi que de nombreuses personnes, dans les grandes villes tout comme dans les villages enclavés, continuent de souffrir de multiples privations, en particulier les minorités ethniques, les populations autochtones, les femmes, les handicapés, les vulnérables et les chômeurs.
C’est dans ce cadre que le rapport propose que l’on s’attaque aux questions d’inclusivité de la croissance, de durabilité du développement et de gouvernance administrative, pour créer les conditions de stabilité politique propice à une croissance robuste, redistribuée et créatrice d’emplois dans une économie compétitive soutenue par des institutions performantes. Conditions qui permettent, de préserver le pouvoir d’achat du peuple, d’améliorer son niveau de vie et de lui redonner l’espoir en l’avenir.
Pour le Directeur Pays a.i du PNUD, «La République démocratique du Congo dispose des moyens suffisants pour s’assurer une décentralisation effective, une croissance inclusive et un développement durable qui peuvent bien lui permettre de se hisser d’ici à 2021 au niveau des économies à revenu intermédiaire et de pays émergents en 2030, comme préconisé dans le Plan national stratégique de développement 2017-2021».
Pour sa part, le Premier Ministre, Bruno Tshibala Nzenzhe, affirme que « les défis pour la mise en route d’une stratégie de croissance inclusive en RDC restent de taille ». De son point de vue, le déploiement réussi de cette stratégie passera principalement par l’abandon du modèle pervers actuel d’accumulation du capital hérité de la colonisation, très tributaire du secteur extractif et vulnérable aux chocs extérieurs, pour un modèle de développement endogène et autocentré reposant sur la dynamique de la production intérieure sur fonds d’une gouvernance d’avenir axée sur les résultats. Son Gouvernement s’emploiera donc, dans cette perspective, à soutenir et encourager le développement de nouvelles niches de croissance, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’élevage, de la pêche, des transports, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le développement des incubateurs de PME et PMI, la valorisation de l’artisanat et des énergies renouvelables, pour assurer la diversification et la résilience de l’économie.
Le lancement officiel en RDC de cet outil de planification a eu lieu en présence de parlementaires, de ministres, d’ambassadeurs, de partenaires techniques et financiers, de délégués du secteur privé et de la société civile ainsi que de chercheurs et d’étudiants, rapportent des sources de la primature.
J.N.