Tout se passe comme si le microcosme politique congolais considérait l’idée d’une « transition sans Kabila » lancée à l’emporte-pièce par les faucons du Rassop/Limete relevait d’une banalité dans le débat politique. Au sein de la Majorité Présidentielle où on était censé se montrer on ne peut plus frileux sur les menaces venant du camp adverse, c’est à peine si quelques sociétaires fustigent timidement une prédisposition au coup de force ou à la montée des enchères en prévision d’un éventuel énième dialogue. Cela est le fruit de l’inattention des personnes ayant tellement été dans le feu de l’action que la linéarité des actions souterraines menées à l’ombre d’une certaine opposition, pour ne pas parler d’hostilité, depuis près de longues années leur avoir complètement échappé. De toute évidence, la rengaine autour d’une « transition sans Kabila » charrie une telle violence qu’elle constitue le point d’orgue d’une conspiration macabre qui vient enfin de dévoiler son pot aux roses.
Une symphonie rondement menée
La dernière campagne de l’élection présidentielle rd congolaise a été menée sur fond d’un jusqu’auboutisme pernicieux au point qu’on serait en droit de se demander comment ce pays a pu éviter de sombrer dans le chaos après un déferlement de violence verbale sans pareil ? En guise d’étincelle pour pulvériser ce cocktail explosif, le meilleur perdant de cette élection présidentielle qui semblait jouer sa dernière chance comme s’il pressentait la fatalité qui allait l’emporter cinq ans plus tard avait allumé la mèche en en appelant à l’arrestation du vainqueur. « J’ordonne qu’on me l’amène bien ligoté, mort ou vif », avait-il dit le plus sérieusement du monde. S’en était suivi une escalade verbale d’opposants qu’on aurait dit immunisés de toute responsabilité pénale si l’on en croit la léthargie et des médias et du système judiciaire qui s’était calfeutré, de crainte d’être accusé de parti-pris…
Pour la séquence 2016, après avoir contribué significativement à créer les conditions de la non tenue des élections à bonne date, notamment en rejetant toute sorte de calendrier électoral proposé par la centrale électorale dûment recomposée, l’opposition radicale décidément convaincue de ne jamais pouvoir conquérir le pouvoir suprême par la voie constitutionnelle multipliera des fronts pour noyauter un pouvoir qu’elle croyait vermoulu.
Demanderesse d’un dialogue politique pour une cogestion du pays sur fond de chantage sur un ‘dégagisme’ désormais à la mode, elle se laissera finalement gagnée par la fétichisation des dates à l’instigation d’une constellation de forces occultes agissant pour le compte de George Soros, un richissime trader américain d’origine hongroise davantage intéressé par les ressources naturelles du scandale géologique qu’est la RDC que par le respect des droits des Congolais ou des prescrits constitutionnels.
Dorénavant les revendications de l’opposition radicale dans sa quête du « regime change » sont concoctées dans des think tanks aux ordres, assorties de lobbyings spécialisés et reprises en cœur par des acteurs aussi vertueux en apparence que des ONG de défense des droits de l’homme et l’Eglise Catholique locale dont des prélats repus qui étalent sans complexe leurs accointances avec l’éminence de la conjuration contre leur propre pays.
Inutile de tirer le ver du nez d’un Félix Tshilombo Tshisekedi ou d’un Moïse Katumbi si l’on veut se renseigner sur les stratégies d’une opposition aux ordres qui a multiplié congrès et « séminaires » en Europe et en Amérique du Nord. Il suffit de scruter de près les communiqués de Human Rights Watch de Ida Sawyer, des mouvements dits citoyens, du Groupe d’Etudes sur le Congo (GEC) de Jason Stearns, des médias périphériques téléguidés ou de l’Eglise Catholique prophétique sur le fameux plan B qui s’avèrera en fin de compte n’être que l’appel à une « transition sans Kabila ».
Effet démultiplicateur
A entendre les récriminations de toutes ces organisations qui font cause commune avec l’opposition à la solde du mercantilisme néocolonial contre Joseph Kabila, on aurait du mal à croire qu’il y ait eu le moindre progrès pour la RDC depuis l’avènement en 2001 du quatrième président de la RDC à la tête de l’Etat. La réunification d’un pays taillé en pièce par les mêmes vautours revenus sous le déguisement de redresseurs des torts, le re-démocratisation des institutions, la croissance soutenue de l’économie qui a permis un moment au pays de rêver légitimement de l’émergence, toutes ces performances seraient, à en croire la rhétorique du Kabila-bashing sont passées par pertes et profits.
A l’analyse, si le bilan flatteur de Joseph Kabila n’est pas du goût de ses détracteurs, c’est avant tout parce qu’ils sont convaincus que l’homme ne transigera jamais sur la souveraineté de son pays et de son peuple. Sa gestion du pays a prouvé que le premier d’entre les Congolais ne cherche qu’à rendre ses compatriotes premiers et plus grands bénéficiaires de leurs ressources naturelles dont certains voudraient s’accaparer à vil prix dans leur obsession à faire bondir leurs actions en bourse ou leurs poches…
Il est de notoriété publique que c’est la spéculation boursière qui constitue le fondement des initiatives du parrain de tous les anti-kabilistes, George Soros. Ce Léopold II des temps modernes, la seule façon de faire main basse sur les potentialités énormes de la RDC est de conjuguer Joseph Kabila au passé. Il s’agit pour lui de mettre toutes les batteries en marche pour déboulonner un dirigeant légitime, c’est-à-dire un chef d’Etat disposant de l’onction populaire tout en donnant l’impression de défendre une cause noble. A l’instar de Léopold II, ce « roi philanthrope » qui prétendait n’être intéressé par l’Etat Indépendant du Congo que pour y chasser l’obscurité de la barbarie et de l’esclavagisme par la lumière de la civilisation, l’Open Society Foundation de Soros est à la manœuvre pour sponsoriser cause prétendument altruiste de l’alternance démocratique en RD Congo. Pourtant lorsque des groupes stipendiés comme l’ACAJ de georges Kapiamba, la VSV de……., Human Rights Watch de Ida Sawyer, le Groupe d’Etudes sur le Congo de Jason Stearns, le Front Citoyen de Sindika Dokololes mouvements dits « citoyens » comme Filimbi, Lucha ou Congolais debout du Belge d’origine congolaise Floribert Anzuluni avec leurs « aumôniers » Fridolin Ambongo ou Donatien Nshole et les mentors Moïse Katumbi ou Felix Tshilombo Tshisekedi s’expriment, ils ne sont que des caisses de résonnance rétribuées du richissime milliardaire américain dont ils défendent les intérêts. Or le refrain qu’on entend ces plateformes ressasser à longueur des journées dernièrement consiste à plaider pour que Kabila disparaisse afin de faciliter l’avènement d’un homme-lige obéissant au doigt et à l’œil non pas au peuple souverain, mais plutôt à leurs parrains néocolonialistes connus.
Un modus operandi suranné
L’élimination des dirigeants africains soucieux de préserver l’intangibilité de la souveraineté de leurs peuples est une recette aussi vieille que les indépendances. Continent aux 87 coups d’Etats téléguidés par d’anciennes métropoles, l’Afrique a payé le plus lourd tribut en termes d’assassinats odieux de ses meilleurs fils arrachés à l’affection de leurs peuples par la cruauté d’un ordre néocolonial sans scrupule. La méthode consiste à inventer toutes sortes de légendes d’infamies susceptibles de faire avaler aux opinions publiques aussi bien des anciennes métropoles que des pays africains concernés la justification du « crime des crimes », l’élimination physique de dirigeants représentatifs d’un peuple.
En République Démocratique du Congo, lorsqu’il était question de diaboliser Patrice Emery Lumumba avant son élimination physique, l’Eglise Catholique avait été d’un apport déterminant dans le dénigrement de cet élu des Congolais qui devint, du jour au lendemain, un « dangereux communiste » proche de Satan. Sans jamais avoir fait son mea culpa pour sa contribution à l’assassinat de ce père de l’indépendance de la RD Congo, voici les calottes sacrées de nouveau à la manœuvre, évoquant, toute honte bue, un mystérieux « plan B » dont beaucoup s’accordent à dire qu’il coïncide avec la fameuse « transition sans Kabila ». Joseph Kabila, on le sait, descend de la lignée politique du Héros National assassiné un certain 17 janvier 1961 sur les traces duquel il s’est promis de marcher envers et contre tous.
Appel éhonté à un nouveau crime
Les hommes et les organisations de la Sorosphère ont ceci en commun qu’ils ne reconnaissent aucun bienfait à Joseph Kabila. Si le diable existait, il aurait dû sans doute selon eux porter le nom du jeune président, à la seule différence que de Lucifer, la Bible dit qu’il avait été préalablement un ange du Dieu parfait. L’ode à une « transition sans Kabila » est le point culminant de toutes les insinuations entendues çà et là par les partisans de « Kabila dégage » qui sont en train de faire tomber le masque pour paraître sous leur vrai jour d’assassins en puissance. Ils disent clairement au monde entier qu’ils sont focalisés sur la préparation d’une transition après l’élimination physique de Joseph Kabila comme ce fut le cas jadis de Patrice Emery Lumumba et de Mzee Laurent Désiré Kabila.
Il est par conséquent inadmissible que leurs propos soient assimilés à un banal positionnement politique comme si la RDC n’avait pas suffisamment été traumatisée par des assassinats politiques commandités de l’extérieur et exécutés par les mêmes conspirateurs d’aujourd’hui. En ce qui concerne Joseph Kabila, nul besoin d’un dessin pour expliquer que sa neutralisation entrainerait un chaos d’autant plus fatal qu’il accélérerait en fait la balkanisation de la RD Congo. La paix et la réunification du pays dont il a gratifié les Congolaises et les Congolais sont encore fragiles et requièrent une continuité cohérente des efforts engagés. Les Congolais inconscients et inconséquents qui prêtent le flanc à ces plans sortis des officines étrangères oublient qu’ils s’engagent dans un projet suicidaire dont la finalité est le morcèlement de leur beau pays en petits Etats manipulables à souhait par les re-colonisateurs sans foi ni lois.
La preuve par l’absurde
Pour certains lecteurs qui seraient tentés de croire que cette analyse va trop loin et qui la taxeraient de complotiste… Il suffit pour qu’ils se convainquent du contraire qu’ils imaginent un seul instant que le camp présidentiel en appelle par exemple à des élections sans Félix Tshisekedi ou sans Katumbi. On aurait alors assisté à une levée des boucliers de toutes sortes d’agitateurs brandissant l’épouvantail des Droits de l’Homme bafoués. Pour le moment les donneurs des leçons s’accommodent paradoxalement avec des appels à peine voilés à la neutralisation et l’élimination physique d’un homme dont le seul tort aura été d’œuvrer en faveur de la prospérité et de la souveraineté de son pays. En tout état de cause, les Congolais qui ont senti pour la première fois de façon continue un sol national sous la plante de leurs pieds pendant le règne de Joseph Kabila ne sont manifestement pas prêts à avaliser pareille incurie quoi qu’on en dise…
La confession sans péché
Le séjour américain de Joseph Kabila a été riche en rebondissements en ce que le président congolais a une fois encore prouvé sa capacité à surprendre. Il a non seulement démontré qu’il était le seul capitaine du navire congolais toujours à flot, mais qu’en plus, en acceptant la main tendue de certains de ses adversaires les plus redoutables, nationaux comme étrangers, il ne pouvait en aucune manière être honnêtement étiqueté comme un dangereux pyromane, loin s’en faut. Joseph Kabila a mis la plupart de ses pourfendeurs les plus excessifs face à leurs responsabilités quant aux conséquences parfois inconsidérées de ce que qu’ils prennent pour un jeu de chaises musicales.
La RDC étant une terre d’opportunités illimitées, les partenaires étrangers avec lesquels il a discuté ont été courtoisement invités s’ils tenaient à faire de bonnes affaires en RDC, à s’inscrire dans une logique des partenariats gagnant-gagnant plutôt que dans la dilapidation de leurs fonds dans des aventures sans lendemain d’obtention d’alternances forcées et non démocratiques.
Les jours à venir nous diront si ces rencontres de New York auront véritablement été une signature de la paix des braves ou s’il ne se sera agi que d’un bras de fer dans ce corps à corps qui oppose les Congolais à ceux qui depuis l’étranger, lorgnent avec convoitise, leurs richesses.
JBD