Kinshasa demeure sale, trop sale. Alors que l’administration Kimbuta s’est dotée d’une entreprise à part entière chargée de l’assainissement de la capitale, la RATP, Régie d’Assainissement des Travaux Publics de Kinshasa. En entente avec l’Hôtel de ville, le gouvernement central a créé le Fonak, Fonds d’assainissement de Kinshasa.
Selon le ministre de l’Economie, l’UDPS Joseph Kapika, le Fonak sera alimenté par l’OCC, Office congolais de contrôle, l’OGEFREM, Office de gestion du fret maritime, la DGDA, Direction générale des douanes et accises, ainsi que le PFI, Fonds de promotion de l’industrie. Au terme de la réunion qui s’est tenue le 6 septembre dernier entre les membres des gouvernements central et provincial de Kinshasa sur la taxe d’assainissement de la capitale, une commission mixte est mise en place afin de déterminer le pourcentage à verser, les modalités et la périodicité. Pourtant, ces quatre services ont de sérieux soucis de trésorerie. Hormis la DGDA (service de douane), leur participation au budget de l’Etat en termes de recettes, ces trois dernières années, est nulle. Et Pourtant, le nouveau portefeuille d’Aménagement du territoire et rénovation de la ville, confié à l’ECT-MP Félix Kabange, dispose d’un budget de 2,5 milliards de FC (selon le budget 2017) pour lancer la campagne de sensibilisation sur l’assainissement du milieu et l’amorce des actions de rénovation de la ville. Par ailleurs, le gouvernement central donne l’impression de s’emmêler les pinceaux dans ses initiatives. Dans le budget 2017, la taxe rémunératoire annuelle sur les établissements dangereux, insalubres et incommodes a été considérablement réduite à 17,4 milliards de FC contre 28,1 milliards FC en 2015. Cependant, la rubrique Protection de l’environnement a été créditée d’une enveloppe de plus de 128 milliards de FC (128.893.161.390 FC).Combien le gouvernement a-t-il déboursé à ce jour pour ce faire ? Rien n’a été dit à ce sujet.
Toutefois, la loi des finances publiques 2017 enjoint la DGRAD d’intensifier le recouvrement de la taxe rémunératoire annuelle, d’implantation et de pollution auprès des pétroliers, des miniers (Entités de traitement et de transformation ainsi que les activités connexes des détenteurs des titres miniers), et des transporteurs (aériens, fluviaux, maritimes, lacustres et terrestres).
Mais, c’est une girouette à 180° que vient d’opérer l’exécutif dans sa politique de protection de l’environnement. L’assainissement en République Démocratique du Congo est un droit constitutionnel, selon la loi fondamentale, dans son article 53 : « Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement et à la santé des populations ». Voilà deux ans jour pour jour que le gouvernement central et l’Hôtel de ville se renvoient la responsabilité de la salubrité sinon de l’insalubrité de la capitale.
POLD LEVI