Dans la province du Kwilu, fief naturel du Parti Lumumbiste Unifié (Palu) du Patriarche Antoine Gizenga Fundji, le verdict des urnes s’est révélé plutôt sévère. Par le plus petit écart, soit 2 voix, le candidat Michel Balabala Kasongo (18 voix) a battu le Palu Floribert Luboto (16 voix), et a été déclaré gouverneur de la province du Kwilu par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), selon le communiqué de presse signé du secrétaire rapporteur de la centrale électorale samedi 26 août dernier.
Au sein de l’Alliance de la Majorité Présidentielle au pouvoir en RD Congo, le malaise consécutif à la publication de ce résultat quasi-traitre ravive les passions. Egalement originaire de la province, le président de l’assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko est accusé de tous les maux : d’avoir manipulé les votes contre le Palu, ou de n’en avoir assez fait pour les manipuler en faveur du plus grand parti politique allié à l’autorité morale de l’AMP.
Selon des confrères en ligne, lundi 28 août 2017 dans la journée, des hauts cadres du Palu ont carrément accusé le secrétaire général du PPRD et président de l’Assemblée nationale d’être le responsable de l’échec du candidat du Palu à l’élection du gouverneur de province du Kwilu. A l’issue d’une réunion d’urgence, dimanche dernier, des cadres du Palu non autrement identifiés ont adressé un ultimatum de 3 jours à la Majorité Présidentielle pour « … réparer l’aventure du Kwilu. A l’issue de cet ultimatum si la réponse n’est ps positive l’Alliance serait remise en cause … ».
On en était encore à ces conjectures sombres au sein de la famille politique de Joseph Kabila lorsque Le Maximum a joint Lambert Mende, le lumumbiste porte-parole du gouvernement d’union nationale, qui a quelque peu tempéré les esprits. « Les relations entre le Palu et l’Alliance de la Majorité Présidentielle ne peuvent être réduites à un poste de gouverneur de province. Elles sont idéologiques et s’enracinent dans les combats politiques de Patrice Emery Lumumba et Antoine Gizenga. Il y a certes un malaise, mais il ne devrait pas ébranler une alliance aussi solidement betonnée. Des solutions apparaîtront », a-t-il expliqué lundi dans la soirée.
Le leader lumumbiste est également d’avis que les accusations portées contre Aubin Minaku peuvent paraître exagérées. Notamment si l’on tient compte du fait que le mandat de député (national ou provincial) n’est pas impératif. « Que les députés électeurs du Kwilu aient préféré M. Balabala au candidat du Palu, notre allié, n’implique pas nécessairement la responsabilité du secrétaire général du PPRD », estime-t-il.
L’affaire reste à suivre.
J.N.