On se souviendra que depuis l’année 2016, le Fonds de promotion de l’Industrie (FPI) est pilotée par une nouvelle équipe dirigeante mise en place pour redonner une chance à cette banque de proximité qui avait déjà fait ses preuves à travers le pays. Des dates inoubliables sont gravées dans les annales de cette entreprise. Le 11 novembre 2016, installation du nouveau Conseil d’administration et de la nouvelle Direction générale. Le 24 novembre de la même année, remise et reprise entre les équipes sortantes et entrantes. Mission principale de nouveaux dirigeants : le redressement rapide de cette banque conçue pour soutenir les petits entrepreneurs. Un challenge qui passe par un état des lieux rigoureux. Il s’est tenu du 27 au 29 novembre 2016 sous la forme d’un atelier. Qui a abouti au constat que le FPI souffre de moult de maux, notamment : la baisse des recettes, l’accroissement des charges d’exploitation financées par une absorption de la TPI au-delà de la fraction autorisée. Le portefeuille caractérisé par des actifs toxiques (plus de 150 millions de dollars d’impayés). Et enfin, beaucoup de problèmes liés à la gestion du personnel.
Missions en provinces
A l’issue de l’état des lieux, une feuille de route a été adoptée qui définit les principales réformes à entreprendre pour relever le FPI. Des missions ont été programmées, notamment dans les provinces du Haut-Katanga, du Haut-Lomami, du Tanganyika, du Lualaba, du Nord et Sud-Kivu et de la Tshopo. Objectifs : inspecter les services, visiter des projets et dialoguer avec les opérateurs économiques. En conclusion, il a été constaté que beaucoup de projets financés par le FPI n’ont pas atteint les objectifs visés. Mais aussi, que les opérateurs économiques se montrent méfiants envers le FPI, au sein duquel la corruption a élu domicile et se sont installées des pratiques contre-productives vis-à-vis des entreprises clientes. Encore que les hypothèques se sont avérées insuffisantes et parfois même non inscrites. Ce qui a poussé les nouveaux dirigeants à imaginer une autre manière de financer les projets, en mettant une croix sur l’ancien système.
A cet effet, Patrice Kitebi et ses collègues ont décidé d’accélérer le recouvrement, de maîtriser les charges et d’instaurer une gestion basée sur les principes de la participation, la responsabilité et la redevabilité. Un accent est mis sur l’accélération des campagnes de mobilisation des recettes, appuyées par des services et des consultants. En tout état de cause, la nouvelle vision managériale issue des réformes de l’atelier se focalise sur l’amélioration de la gouvernance, la dynamisation de mobilisation des recettes et des créances, améliorer l’évaluation des projets et renforcer la couverture des risques dans le financement des projets. Lancer des projets à moyen et long termes, sans oublier d’améliorer l’éthique professionnelle.
Evaluation de la feuille de route
Au mois d’août en cours s’est effectuée une évaluation de la feuille de route issue de l’état des lieux, afin d’arrêter des mesures d’ajustement pour atteindre les objectifs lui assignés au Fonds pour 2017. Et aussi, préparer les éléments du programme et du budget 2018. « On voudrait atteindre l’objectif de procéder à l’évaluation globale de toutes les composantes de la feuille de route. Le but, c’est de voir où nous avons été performants avant les réformes. Et nous devons mettre un accent particulier d’ici la fin de l’année, de manière à faire les derniers réglages qui pourront nous permettre de cheminer petit-à-petit vers les objectifs que nous nous sommes fixés pour cette année en termes de mobilisation des recettes, des charges ; mais aussi en termes de reprise de financement des projets. En termes de nos attentes, c’est un séminaire d’évaluation à mi-parcours », explique Patrice Kitebi. A la question de savoir si le FPI s’est remis de ses maux, le Directeur Général du FPI répond par l’affirmative, signalant que son entreprise se relève peu à peu, au vu de l’avis des opérateurs économiques et des autorités. Quelques indicateurs attestent ce changement : les recettes sont en croissance, l’audit interne est instauré dans la nouvelle gestion, autant que le dialogue en permanence avec les opérateurs économiques afin de mieux les accompagner. Pendant trois jours, les cadres du FPI, après présentation des orientations stratégiques, rappel des axes stratégiques de la feuille de route et leur exécution au premier semestre, présentation de l’état d’exécution des différentes missions de contrôle externe et enfin présentation des principales réalisations en exécution de la feuille de route par thématique, ont réfléchi autour de six (6) thèmes : Gouvernance et réformes institutionnelles ; mobilisation de la taxe et recouvrement des créances ; évaluation et couverture des risques ; maitrise des charges ; développement à moyen et long termes, et enfin, l’éthique.
Au bout de trois jours d’intenses travaux, Patrice Kitebi s’est dit satisfait du déroulement de l’atelier d’évaluation de la feuille de route du FPI. Les travaux, du reste participatifs, à en croire Patrice Kitebi, se sont tenus dans un climat de haut niveau, preuve d’engagement, de responsabilité et de renovabilité. Le Directeur général du FPI a profité de l’occasion pour rappeler que son établissement a 151 millions en impayés qu’il faut à tout prix recouvrer. Il a, par ailleurs, reconnu que les recettes du FPI sont en nette croissance, mais par rapport aux assignations, le FPI doit travailler davantage et multiplier des efforts pour atteindre les objectifs.
DAVID MUTEBA KADIMA