Trois jours après une première rencontre, le 7 août dernier, la délégation de l’Organisation Internationale de la Francophonie conduite par Georges Nakseu Nguefang a rencontré la haute direction de la Commission Electorale Nationale Indépendante jeudi 10 août 2017. Au menue des échanges, le point sur l’évaluation des recommandations du rapport de l’OIF datant du mois de mars dernier, selon une dépêche de la centrale électorale parvenue au Maximum dans la soirée.
La rencontre du 10 août 2017 s’est voulue plus technique et restreinte. Elle a placé face à face le Général Siaka Sangaré, Cyril Kulenovic, pour le compte de l’OIF. Et Norbert Basengezi, Jean-Pierre Kalamba, Géraldine Kasongo Ngoie, et Augustin Ngangwele, ainsi que Ronssard Malonga, côte CENI.
La mission de l’OIF a rendu compte à la CENI des résultats de ses réunions avec différentes parties prenantes aux élections en République Démocratique du Congo. Et émis le vœu de faire le point sur le niveau de prise en considération des recommandations adressées à la centrale électorale de la RD Congo après l’évaluation du fichier électoral en mars dernier.
Une présence permanente d’un expert de l’OIF
Dans le mot d’introduction prononcé à l’occasion de la réunion du jeudi 10 août 2017, Norbert Basengezi, le vice-président de la CENI, s’est réjoui de l’existence d’un cadre d’échanges permanent entre la CENI et l’OIF. Signe que l’Organisation Internationale de la Francophonie a réellement le souci d’accompagner la République Démocratique du Congo vers des élections crédibles et apaisées.
Au nom de l’Assemblée Plénière de la CENI, le Vice-président a réitéré la sollicitation formulée à au cours de la réunion du 7 août, qui sollicite le renforcement de l’appui technique à la constitution d’un fichier électoral répondant aux standards internationaux mais aussi d’accompagner jusqu’à son terme l’ensemble du processus électoral dans le pays. Pour plus de pragmatisme, le Vice-président de la CENI a demandé à l’OIF déléguer un représentant permanent à la CENI, comme c’est déjà le cas de l’Union européenne, du PNUD et de la Monusco.
Le soutien de l’OIF est également attendu sous la forme de la désignation d’un expert devant collaborer à la confection d’un calendrier électoral réaliste dans le cadre d’un large consensus entre différents partenaires et parties prenantes au processus électoral en République Démocratique du Congo.
Les parties prenantes au processus électoral veulent les élections
En 48 heures, l’OIF a tenu plus de 40 réunions avec différentes parties prenantes. Faisant la synthèse des rencontres organisées, la délégation de l’OIF a relevé trois points de convergence majeurs, à savoir : la centralité de l’Accord de la Saint Sylvestre du 31 décembre 2016 comme base des échanges politiques ; l’urgence de l’élaboration d’un calendrier des élections malgré les contraintes sécuritaires au Kasaï, Kasaï Central et dans les deux territoires de la province de Lomami (Luilu et Kamiji) et enfin, la mise en œuvre des actions conjointes et coordonnées entre toutes les parties prenantes susceptibles de tirer le bateau du processus électoral dans le bon et le même sens.
Le Général Siaka a ensuite détaillé le contenu des échanges que sa délégation a eus notamment avec le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, les nouvelles autorités installées du CNSA, la CENCO, le Premier Ministre Bruno Tshibala, le Ministre de l’Intérieur, Ramazani Shadary, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), l’ancien Premier Ministre Samy Badibanga, de même que les Ambassadeurs et représentants diplomatiques des pays et Institutions tels que la France, la Belgique, l’U.E, la Monusco, le PNUD, etc.
Il ressort de ces contacts francs et constructifs que la tenue des élections est le maître mot des différents acteurs.
Face aux critiques de certains acteurs politiques, l’OIF a tenu à rappeler le caractère purement technique de sa mission. Elle a invité les différents acteurs à participer dans un esprit d’inclusivité à la réussite du processus électoral.
La délégation a constaté que l’OIF jouit encore d’une réelle crédibilité et impartialité dans le chef de l’ensemble de la classe politique congolaise. Saluant la poursuite, sous d’autres formes, de la mission de bons offices de la CENCO, la délégation de l’OIF a exhorté les acteurs politiques à éviter d’envoyer les enfants dans la rue et au Gouvernement de concilier les impératifs du maintien de l’ordre public et du respect des libertés d’expression.
La situation sécuritaire dans le Kasaï et Kasaï Central est également restée au centre des échanges entre l’OIF et les acteurs politiques. Si la reprise programmée des activités de la CENI est saluée, la délégation de l’OIF a souligné l’importance d’une coordination plus accrue des actions avec la MONUSCO et la poursuite des opérations de stabilisation du territoire national par le Gouvernement. C’est dans ce sens que la tenue prochaine d’une grande Conférence de réconciliation au Kasaï envisagée par le Gouvernement a été vivement saluée.
Calendrier électoral : clarifier la situation aux kasaï
La délégation de l’OIF a reconnu la pertinence d’une présence permanente d’un expert pour accompagner la CENI. En attendant une demande officielle, la CENI a été invitée à lever les derniers obstacles qui créent la méfiance de la part des autres partenaires nationaux et internationaux. Il s’agirait notamment de donner une plus grande visibilité quant à la reprise de ses opérations dans les Kasaï ; de multiplier les cadres de concertations ou encore de transmettre la Loi électorale pour adoption au parlement via le Gouvernement de la République.
Quant à la production du calendrier électoral tant attendu, la délégation a estimé que celui-ci devrait intégrer de façon claire la contrainte de la bonne tenue sur une période précise des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs aux Kasaï. L’enrôlement des congolais de l’étranger de même que des réfugiés ou encore les démarches pour l’acquisition du matériel devant servir au contrôle qualité du fichier électoral ont également fait l’objet des échanges.
A la fin de la rencontre, la délégation de l’OIF a été invitée à visiter la salle modernisée du Centre National de Traitement (CNT) devant très prochainement servir de centre de gestion des données électorales.
J.N.