Parus les 19 et 21 juillet 2017, les rapports intitulés «L’empire du frère du Président», «Les richesses du Président. Entreprise familiale des Kabila» et «Distributeur Automatique de Billets du Régime» ont été publiés par les ONG dénommées «Groupe d’Etude du Congo» et «Global Witness». Les deux premiers articles sont censés avoir bénéficié de l’expertise d’un think tank qui lui-même se présente comme une Ong du secteur des finances, «Bloomberg».
Leur parution a coïncidé avec trois événements importants pour la RDC : primo, la fin de l’ultimatum donné aux sociétés minières pour respecter les obligations contractées dans le cadre du Code minier, précisément, la loi n°007 du 11 juillet 2002 en son article 269. Le titulaire exportateur des produits miniers est en effet tenu «de rapatrier obligatoirement dans son compte national principal tenu en République Démocratique du Congo 40% des recettes d’exportations dans les quinze jours», et cela «à dater de l’encaissement au Compte Principal prévu à l’article 267 du présent Code» ; secundo, la reprise à Lubumbashi du procès Moïse Katumbi ; tertio, l’ouverture du conclave du «Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement /Limete».
Il serait naïf de croire que ces rapports aient été rédigés à la manière d’un article de presse, c’est-à-dire, en fonction de l’événement. Ces documents doivent avoir été réalisés bien avant et gardés secrets pour servir le moment venu.
Démenti des concernés
Seulement, voilà : les officiels congolais concernés au premier point, notamment, le ministère en charge des Mines et les préposés à l’Initiative pour la Transparence de les Industries Extractives (ITIE), ont vite fait de réagir au cours d’une conférence de presse t à Kinshasa, le 24 juillet 2017. Ils ont dénoncé la manipulation, l’intoxication et la désinformation qui caractérisent les rapports dont la publication, dans les médias internationaux, a joui en 48 heures d’un battage impressionnant. Mais aussi, d’un traitement unilatéral violant les principes de déontologie et d’éthique. Malgré l’indépendance affichée par les médias dits mondiaux qui se sont fait l’écho des informations qui touchent à la vie privée d’un Chef de l’Etat en fonction, aucun n’a cherché à obtenir des parties incriminées la moindre explication. Tous ont réagi en « peloton d’exécution ».
Comme pour signifier aux Congolais qu’ils sont des moins que rien, une autre ONG – Human rights watch pour ne pas la citer – s’est découvert par la voie d’Ida Saywer la vocation de se substituer à Global Witness et au GEC pour persister et signer. La chercheuse senior, comme la présente les mêmes médias dits mondiaux, l’a fait le 26 juillet dernier à partir de Bruxelles alors qu’il revient normalement aux «lanceurs d’alerte» de réagir en tant que premiers concernés.
Solidarité dans le sponsoring.
Dans son édition n°2947 publiée pour la semaine du 2 au 8 juillet 2017 sous le titre «Soros l’Africain », sont citées les «principales organisations financées par la fondation du milliardaire en Afrique Francophone ». Il s’agit, entre autres, de «Global Witness», «Human Rights Watch», «Amnesty international», «Transparency International», «International Crisis Group», «Reporters sans frontières». Il n’est pas exclu de voir cette liste complétée par un certain «Groupe d’Etude du Congo» puisque son directeur général est un ancien d’International Crisis Group.
Ces ONG ont toutes leurs sous-traitants congolais. Leur grande peur, c’est le discrédit. Une fois la vérité rétablie, il serait prouvé qu’elles manipulent plutôt qu’elles n’édifient l’opinion. Au fait, depuis que cette opinion se rend compte du rôle que les maîtres du monde font jouer aux ONG dites internationales dans la gestion para-diplomatique de leurs relations avec les Etats dits du Tiers-Monde, une nouvelle guerre de recolonisation – sournoise celle-là – se substitue aux guerres classiques.
Aussi, au fur et à mesure que l’esprit «souverainiste» gagne du terrain chez bon nombre de dirigeants africains en raison du bilan globalement négatif des indépendances acquises autour des années 1960, il se révèle une accentuation de la nuisibilité de l’«ON-génisation» des relations diplomatiques.
Protection des valeurs nobles ?
Sous prétexte de promotion et de protection des valeurs nobles que sont effectivement la Démocratie, l’Etat de droit et les Elections, les droits humains – concepts dont elles avaient pourtant privé leurs colonies puisque considérées comme l’apanage des métropoles – les puissances coloniales agissant directement (Grande-Bretagne, France, Belgique, Italie, Portugal, Pays-Bas, Espagne) ou indirectement (Etats-Unis) disposent sur le continent africain et ailleurs à travers le Tiers Monde de leur «gendarmerie» pour surveiller les dirigeants qu’elles ont du mal, elles, à mettre dans leur poche ou au pas. Ces «gendarmes», on s’en doute, sont les ONG. Résultat : les prétendues Ong internationales ou nationales gèrent nos Etat par procuration et pratiquent une nouvelle forme de «tipo-tipoïsme».
Après tout, c’est bien Soros, le généreux donateur US, qui l’avait déclaré en 2002 : «Dans la Rome antique, seuls les Romains votaient. Sous le capitalisme mondial moderne, seuls les Américains votent. Les Brésiliens, eux, ne votent pas».
Comprenne qui pourra !
Omer Nsongo die Lema avec Le Maximum
ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES : Elles nous gouvernent par procuration
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