Le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, veut en finir avec les produits d’origine douteuse sur le marché rd congolais. Une armée d’inspecteurs de la douane et des impôts se déploieront sur tous les postes frontaliers de la RDC.
A court terme, des missions de contrôle mixtes DGI-DGDA seront organisées afin de faire la lumière sur l’origine des produits vendus sur le territoire national ainsi que le renforcement du contrôle de la destination de mise en œuvre des marchandises exonérées.
Henri Yav Mulang ne lésine pas sur les moyens pour arriver à ses fins. Le ministre des finances prévoit, selon nos sources, de faire le suivi électronique des cargaisons grâce à une application du COMESA. La mise en place de la phase expérimentale s’effectue sur le tronçon Kongo central – Kinshasa. De l’avis des observateurs, le marché de Lufu, sur la frontière angolaise au Kongo Central, est singulièrement visé.
Le ministre des Finances a également programmé de renforcer le suivi de la régularisation des déclarations incomplètes ainsi que la mise en œuvre des programmes de sécurisation des frontières, dont Kasumbalesa sur le corridor Zambien, Kasindi dans l’Est sur la frontière ougandaise et, naturellement, Lufu.
Des sources généralement bien informées rapportent également la mise en œuvre de la mesure relative au port d’arme au profit de la brigade douanière dans le cadre du renforcement de l’application du Décret n°036/2002 du 28 mars 2002 désignant les services habilités à œuvrer aux frontières. La politique, que l’on veut plus protectionnisme du gouvernement rd congolais, ne saurait guère occulter l’impact financier réel du marché de Lufu sur le Trésor public. Dans un rapport sur les recettes des régies financières au cours de l’exercice 2016, il est établi que «la non- réhabilitation du pont Malanga (Angola) situé à 250 mètres de la frontière de Lufu, écroulé depuis le 17 décembre 2015, a entraîné un manque à gagner fiscal de 6,96 milliards de FC». Lufu n’est pas forcément comme il signifie, la mort… de l’économie locale. D’ailleurs, la DGDA espère de substantiels revenus sur les droits d’accises perçues à l’importation sur l’alcool, les boissons alcooliques et celles alcoolisées pour l’exercice 2017.
POLD LEVI
DES INSPECTEURS DGI-DGDA A LA TRAQUE DES PRODUITS D’ORIGINE DOUTEUSE : Avis de tempête sur Lufu
