Contrairement à ses annonces réitérées d’un retour imminent en RD Congo, dans les valises du défunt Etienne Tshisekedi, décédé début février dernier à Bruxelles, ou seul, mais fort de prétendus oukases en ce sens du Haut Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Moïse Katumbi n’a pas osé. Pas encore, parce qu’il continue à arpenter les grandes villes européennes et américaines, au grand dam du cercle de ses affidés qui piaffaient à l’idée de voir le richissime ex. gouverneur de la défunte province du Katanga venir narguer les autorités congolaises qui avaient sereinement annoncé que rien n’interdisait au désormais leader du G7 de revenir en RDC. De plus en plus de personnes averties en RD Congo doutent désormais de la toute-puissance de l’ancien gouverneur des riches terres katangaises, vis-à-vis du pouvoir en place à Kinshasa, qu’il avait décidé de défier. Autorisé par le parquet de Lubumbashi à se rendre en soins médicaux à l’étranger à la suite d’incidents qui avaient émaillé le procès qui l’oppose à un sujet grec, Emmanuel Alexandros Stoupis, pour spoliation d’immeuble, le chairman du TP Mazembe de Lubumbashi, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, s’est illustré par une manière pour le moins singulière de se soigner. En partant en croisade contre les institutions de son pays, du Président de la République en passant par le Parlement et les Institutions Judiciaires, qu’il a voué aux pires gémonies. A l’évidence, le « Tout Puissant Moïse », ainsi que l’avait surnommé son historiographe, le cinéaste belge Thierry Michel, s’était vu un peu trop vite trônant déjà à la tête de la RD Congo. Tout autant que son tout nouveau porte-parole, l’ancien speaker de l’Assemblée nationale, Olivier Kamitatu Etsu, qui prétendait il y a quelques semaines encore à la suite des effets de manches racoleurs du célèbre avocat français Dupont Moretti que le retour de son nouveau mentor (après Jean-Pierre Bemba Gombo et Joseph Kabila) n’était « plus qu’une question de valises à boucler ».
Aujourd’hui, il faut se rendre à une évidence : ce sont les contentieux judiciaires qu’il faut préalablement boucler avant d’envisager tout retour au pays. Tout se passe, plutôt, conformément aux déclarations d’Alexis Thambwe Mwamba, le fin juriste qui préside aux destinées du ministère en charge de la justice qui, de sa voix suave, expliquait sobrement à la presse internationale au à Genève, que « s’il retournait au pays, Moïse Katumbi Chapwe se retrouverait dans la situation qui était la sienne avant son exil : celle d’un citoyen poursuivi par la justice dans le cadre d’un certain nombre d’affaires judiciaires. La correspondance du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme n’y change rien »
Au moins l’une d’entre ces affaires, qui oppose l’ex gouverneur de l’ex province du Katanga a redémarré mercredi 19 juillet 2017. Le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi a siégé pour se prononcer, en appel, sur la condamnation à trois ans prononcée contre Moïse Katumbi le 22 juin dernier. Aussitôt rouvert, le procès a été renvoyé à 24 h, au jeudi 20 juillet 2017 donc, les avocats de la défense ayant récusé un des trois juges commis pour statuer et sollicité le renvoi de l’affaire en cassation devant la cour constitutionnelle à Kinshasa. Après avoir vainement tenté un nouveau coup médiatique en faisant passer faussement un juge du chef lieu du Haut Katanga victime d’une des nombreuses agressions armées qui émaillent la vie lushoise ces derniers mois comme un des membres de la composition chargée de statuer sur cette affaire au second degré, ce qui a été démenti par la juridiction, la récusation rejetée par le tribunal. Celui-ci a siégé avec l’ensemble des juges concernés et statué dans le sens d’un désaisissement pour permettre à la défense d’aller en cassation…
Force est donc restée à la loi, quelle que soit l’issue du procès ouvert mercredi dernier à Lubumbashi. Candidat à la présidentielle ou pas, Sieur Katumbi Chapwe doit répondre des faits portés à sa charge par un particulier devant la justice de son pays.
J.N.
PROCES EN APPEL AU TGI DE LUBUMBASHI : Katumbi, retour à la « case inculpé »
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