Elles se comptent du bout de doigt, les sociétés d’économie mixte qui ont versé au premier trimestre 2017 leurs dividendes au Trésor public : Fina-Congo, Socir, Socope ex-Pemarza, Engen et Total, et BCDC.
Une bonne vingtaine d’entreprises mixtes, dont la Sucrière de Kwilu-Ngongo, les sociétés pétrolières Songangol et Cobil, la Minoterie de Matadi, la Midema, le Chanimetal, ou encore le Pullman Grand Hôtel et le Karavia Hotel de Lubumbashi, n’ont plus rien payé à l’Etat depuis des lustres. Il convient également de relever les rares entreprises qui ont versé leurs dividendes à l’Etat ne se sont exécutées que sous le gouvernement Badibanga, et seulement à hauteur de 25% de leurs assignations.
Total RDC a, par exemple, payé juste 52.2 millions de FC sur 208,9 millions FC attendus ; Engen RDC, 91.3 millions de FC sur 3.2 milliards de FC ; Fina Congo, 21,4 millions de FC sur 85.9 millions de FC ; Socir, 53,9 millions de FC sur des assignations de 215 millions de FC ; Socope, 5.7 millions de FC sur 22.8 millions de FC ; et la BCDC, 48,2 millions de FC sur 192.7 millions de FC.
Par ailleurs, les statistiques fournies par les ministères du Portefeuille et du Budget depuis 2015, collent, au terme de chaque exercice budgétaire, les montants 00 FC à toutes les entreprises d’économie mixte. Selon un expert du ministère du Budget, les représentants de l’Etat dans ces entreprises sont généralement des acteurs politiques. A l’exemple de Me Tunda ya Kasende au SEP, Service des entreprises pétrolières, de Baby Mbayi à COBIL, de Buse Falay et Bienvenu Liyota aux PHC, Palmeraies et Huileries du Congo, de Aubin Minaku à la BCDC. Sur plus de 3 ans, la Banque Commerciale du Congo n’aura versé qu’un peu moins de 50.000 dollars au Trésor public au titre des dividendes des sociétés d’économie mixte. Dans le budget 2017, ses assignations sont de 1.146 milliards de FC, soit autour de 765.000 dollars. Des experts du budget doutent que la banque atteigne une telle performance.
L’Etat dispose de 25% des parts dans l’actionnariat de la Banque commerciale du Congo. Outre l’Etat r-dcongolais, les autres actionnaires sont notamment, la TMB, Trust Merchant Bank, et l’homme d’affaires George Arthur Forrest. En 2015, la BCDC ex-BCZ, Banque commerciale zaïroise, a rendu public ses comptes audités selon les normes internationales IAS/IFRS, plaçant ainsi la banque créée en 1909, en première position par rapport aux exigences de la Banque centrale du Congo en matière de gouvernance. Mais, curieusement l’Etat n’y gagne quasiment rien.
L’Etat doit aussi se passer des apports budgétaires de la sucrière de Kwilu-Ngongo, des sociétés pétrolières Songangol et Cobil, de la Midema, de Chanimetal ou encore de Pullman Grand Hôtel.
Par contre, comme la BCDC, les prévisions des dividendes attendues pour l’exercice 2017 de la société minière SACIM dépasse le milliard de Francs, mais il est incertain que l’entreprise, fruit de la joint-venture entre l’Etat et des particuliers rd congolais et chinois, verse le moindre franc au Trésor public. D’autant plus que SACIM dispose d’un chapelet d’exonérations décidé par le gouvernement.
Les assignations au titre de la Société Congolaise des Industries de raffinage, SOCIR, se chiffrent à 800.4 millions de FC. Autre institution financière devant payer les dividendes, la Caisse d’épargne du Congo SA. Elle n’est hélas d’aucune utilité pour le Trésor public, tout comme la BC, Banque congolaise, qui est toujours reprise sur la liste des entreprises du groupe du portefeuille, alors qu’elle est en liquidation-dissolution. De l’avis des experts, l’Etat devrait se désengager des entreprises d’économie mixte afin d’y gagner de substantiels revenus.
POLD LEVI