La Police nationale congolaise, PNC, est un service d’assiette comme les ministères des Finances, d’Economie, des Mines et du Budget. Elle est censée verser des recettes qu’elle perçoit au titre d’amendes auprès de la DGRAD. En 2015 et 2016, les recettes de la PNC n’ont jamais dépassé 10 % des assignations, pourtant.
La Police spéciale de roulage, PSR, n’a versé qu’un peu plus de 190 millions de FC (190.358.793 FC), sur plus de 2 milliards de FC (2.950.630.550FC) attendus en 2015, et environ 242 millions de FC (241.991.524 FC) pour des assignations de 2,8 milliards FC (2.876.265.434 FC) en 2016.
La Police territoriale, par contre, n’a jamais dépassé, ces deux dernières années, 4% de ses assignations : 110,7 millions de FC sur 3, 3 milliards de FC en 2015, et 140,7 millions de FC sur 3.2 milliards de FC en 2016. Des recettes tellement insignifiantes que la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations, DGRAD, a sollicité la présence de ses agents au sein des sous-Ciat (sous-commissariats) pour encadrer les recettes des flics, lit-on dans un document du ministère du Budget relatif au projet de loi des finances 2017, intitulé « Document n°4, Analyse explicative des prévisions des recettes de l’exercice 2017».
Les assignations de la Police nationale pour l’exercice 2017 se chiffrent à 24.013.373.949 FC, soit environ 16 millions de dollars, dont plus du tiers proviendrait des amendes. Selon des sources bien introduites à la DGRAD, la police nationale congolaise n’a pas encore donné suite à la recommandation de la régie financière. Vouloir forcer la porte des containers de la police n’irait pas sans conséquences fâcheuses pour les téméraires qui s’y hasarderaient. L’opinion se souviendra de l’infortune de cet agent de la DGRAD éconduit sans ménagement, tel un intrus, du Stade des Martyrs alors qu’il était venu recouvrer les recettes des rencontres foot.
Pour rappel, le 17 juillet 2017, sur ordonnance présidentielle contresignée par le Premier ministre, Bruno Tshibala, le général Célestin Kanyama a cédé le commandement de la PNC/Kinshasa au général Sylvano Kasongo, jusque-là en charge de la garde rapprochée des VIP. L’opinion se souviendra que cet officier a eu maille à partir, début avril 2017, avec l’alors Premier ministre, Samy Badibanga, dans une affaire de véhicules de la Primature. Et dans l’entre-temps, le climat des affaires (des toutes petites affaires) s’est considérablement détérioré dans la capitale, après l’assassinat en plein grand-marché de Kinshasa, le Zando, de son administratrice et de son garde du corps. La jeunesse du PPRD a d’ailleurs recommandé au Chef de l’Etat de décréter un Etat d’urgence. L’action du gouvernement dans le secteur de la Police vise la poursuite des efforts de sécurisation des personnes et de leurs biens afin d’éradiquer la délinquance juvénile en milieux urbains, dixit le Premier ministre, Bruno Tshibala.
Le projet de loi des finances 2017 prévoit un budget du secteur de sécurité de 477.288.601.488 FC, soit autour 320 millions de dollars (au taux de 1500 FC//$). Ce budget est en croissance de 31.35 % par rapport à celui de 2016, qui était de 327.654.670.600 FC. Il ne souffrirait aucunement d’apports substantiels des casernes, estiment-on.
POLD LEVI.