En ces moments de tensions politiques en RD-Congo, la déflagration pourrait provenir des stades de football. 24 heures après l’annonce des sanctions prises à l’encontre du Fc Renaissance du Congo après sa défaite (1-2) face à V. Club (exclusion du championnat de la Ligue nationale de football, Linafoot, et relégation en division inférieure), la réaction du club Orange, tout au moins celle de ses supporters ne s’est pas faite attendre. Le Maximum est tombé sur un groupe de supporters de cette formation sportive dans la commune de Barumbu, en pleine discussions sur les dernières décisions de la Linafoot.
C’est là où nous apprendrons, de la bouche même desdits supporters de Renaissance surexcités, le projet en gestation de fomenter des troubles lors des rencontres de football programmées par la Linafoot, qu’ils tiennent à saborder pout la suite de la compétition. Concrètement, les supporters du club relégué menacent de poser des actes de violences dans nos stades et contraindre ainsi la Linafoot à interrompre définitivement sa compétition.
Un véritable défi sécuritaire est ainsi lancé tant aux autorités politiques de la ville-province de Kinshasa qu’à la police nationale ainsi qu’à nos services de sécurité. Avec risque d’effet d’entraînement sur le territoire national où l’on compte aussi nombre de sympathisants de l’équipe orange. « Tokobebisa, eloko moko ezali te » (entendez : nous allons détruire, rien ne nous arrivera), assurent ces fans connus pour leur propension à la violence et à tout casser sur leur passage.
La menace est, naturellement, à prendre on ne peut plus au sérieux. Le complexe omnisports des Martyrs, qui occupe l’espace-charnière entre les communes de Kinshasa-Lingwala, Kasavubu et Kalamu, est situé à un endroit d’où les feux mis à la baraque sont susceptibles de se répandre rapidement à travers la capitale de la RD Congo. Pour peu que tout ce que les quartiers riverains de ces installations sportives compte d’enfants de la rue et autres Kuluna se mêle de la « fête ».
Pour la sécurité et la paix, doit-on suspendre, ne fût-ce-que momentanément, toutes les activités sportives à Kinshasa ? On n’en est pas encore là. Toutefois, mieux vaut prévenir que guérir, dit-on.
HERMAN KABEMBA