Ancien gouverneur élu de l’Equateur, José Makila Sumanda, actuellement vice-Premier ministre et ministre des Transports et Voies des communications, monte de bric et de broc des projets pour sa province.
Sous Badibanga, Makila avait enjoint les responsables de Congo Airways à créer une ligne Kinshasa-Gbado-Lite. Congo airways a redouté de travailler à perte sur une ligne où le remplissage de l’un ou l’autre de ses aéronefs était loin d’être garanti. Le voilà qui veut cette fois, doter la…ville-administrativement parlant- de Lisala d’un réseau de transport routier. Selon des sources dignes de foi au ministère du Budget, le projet coûterait une bagatelle somme 135.9 millions de FC. Principale cité rurbaine de la province de la Mongala, dans l’ex-Equateur, située sur la rive droite du fleuve Congo, Lisala s’est bâtie une renommée par le simple fait d’être la terre natale de l’ancien président zaïrois, Mobutu Sese Seko. Magnifiée telle une ville par les propagandistes du régime totalitaire de Mobutu, Lisala n’a guère connu une modernisation notable durant le long règne de Mobutu, 32 ans!
Lisala-ville et son territoire sont, en effet, traversés par la route nationale N6 d’Est en Ouest, et par les routes R328, R329, R336, et R338. Mais c’est des routes en larges parties en sables battus, praticables lorsqu’elles sont entretenues. Le contour du territoire de Lisala est défini par la rivière Mongala au Nord et le fleuve Congo au Sud. Il y a encore quelques mois, un reporter de radio Okapi rapportait que des jeunes regroupés au sein de l’ONG Action pour la lutte contre la pauvreté des jeunes congolais avaient pris l’initiative de «sauver la ville de Lisala en proie des érosions.» Ces jeunes s’employaient avec des moyens du bord à lutter contre la tête d’érosion qui menace de couper l’avenue de la Mission. Et demandent le soutien des hommes de bonne volonté.
Les premiers travaux se sont déroulés au-delà du grand marché sur la principale artère de la cité, l’avenue de la Mission, à son croisement avec les avenues Beni 1 et 2.
« Les contributions de 1000 francs congolais [environ un dollar américain] que chacun donne chaque semaine nous ont permis de réaliser ce que nous avons fait», explique l’un des jeunes volontaires. Ces derniers essayent simplement de limiter l’avancée de cette érosion. Avec à leur tête l’ingénieur Neskes Lwizaluka, ils creusent des canalisations, remblaient les fosses, construisent des dalles pour empêcher que l’avenue soit coupée.
«Nous avons plus de 150 jeunes. Nous travaillons manuellement. C’est depuis hier que l’autorité de la place a autorisé l’Office de route de nous donner une machine niveleuse.»
Cet appui tombe à pic, mais ne suffit pas au regard de l’immensité de la tâche. Les jeunes cherchent encore plus de pelles chargeuses, de barres de fer, de clous, de bois… «Si les moyens nous sont donnés, nous vous garantissons que nous allons sauver même les avenues oubliées», a assuré Jean Noel Wandenga, coordonnateur de l’ONG. Qui a lancé un cri d’alarme en direction des autorités. Près de 24 mois se sont passés depuis, mais la voirie de Lisala n’a guère connu un début de réfection. C’est sur des routes cahoteuses, sablonneuses, boueuses en temps de pluie, que devraient rouler des bus de Makila ? Voilà qui s’appelle, ni plus ni moins, éléphant blanc. Sinon dilapidation de deniers publics.
P.L.
TRANSPORTS ET VOIES DE COMMUNICATION : José Makila, des bus pour Lisala, sur quelles routes ?
